1Allons, malheureux locataires,Le jour du terme est arrivé ;Contre nous des propriétairesL’étendard sinistre sel levé. (bis)Entendez-vous, lugubre orchestre,Mugir ces cruels pipelets ?Ils viennent avec leurs balais,Réclamer l’argent du trimestre…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !2Que veulent ces porte-calottes,Ces édentés toujours rageant ?Pour qui ces redoutables notes,Qui nous demandent de l’argent ? (bis)Frères, pour nous ; levons eus têtes !Apprêtons-nous à résister !C’est nous qu’on ose méditerDe contraindre à payer nos dettes !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !3Quoi d’épouvantables CerbèresFeraient la loi dans nos foyers ?Quoi ! des concierges mercenairesNous réclameraient nos loyers ? (bis)Grand Dieu ! les mains de ces clos-portesDans nos poches farfouilleraient !Des tire-cordons deviendraientLes maîtres d’enfoncer nos portes !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !4Tremblez, portiers, et vous leurs femmes,Épouses dignes des maris ;Tremblez ! tous vos projets infâmesVont enfin recevoir leur prix. (bis)Tout est soldat pour vous combattre,Enfants, femmes, jeunes et vieux ;Vous en trouverez jusqu’aux lieuxContre vous tout prêts à se battre !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !5Amis, soyez inexorables ;Que les plus vieux soient châtiés :Ils cessent d’être vénérables,Du moment qu’ils sont des portiers. (bis)Profitant de nos avantages,Chez eux renvoyons-les des toits ;Ce sera la première foisQu’ils nettoieront toue les étages !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !6Nous réintégrerons nos chambres ;Quand nos portiers ne seront plusEt que none aurons vu leurs membresDévorée par les chiens goulus ! (bis)Bien plus contents de leur survivreQue de partager leur cercueil,Nous aurons le sublime orgueilDe ne pas chercher à les suivre !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !7Cabrion ! effroi des concierges !Du haut du ciel tu voie nos cœurs,Nous te brûlerons plusieurs ciergesSi ton aide nous rend vainqueurs. (bis)Dans la maison que la VictoireSe rallie à ton chapeau mou ;Que Pipelet et la GibouVoient ton triomphe et notre gloire !…Aux armes, citadins ! Debout sur le palier !Frappons, frappons !Qu’un sang impur coule dans l’escalier !
Le Rouget du cinquième