À bas le fascisme !

Torche et Poignard. Matraque et Viol. Meurtre. Incendie

Silence et Mort !… Du sang, que la flamme irradie,

Jaillit des sillons noirs où gît l’Humanité.

Des cadavres mêlés aux ruines fumantes.

Et au lourd Pilori dressé dans l’épouvante,

Le Fascisme assassin clouant la Liberté…

 

D’Athènes à Madrid, de Rome à Varsovie,

Le Fascisme s’abreuve aux sources de la vie,

Étreignant la Jeunesse et le Génie au cœur.

Et par toute la plaine à jamais inféconde,

L’orage déferlant aux quatre coins du monde

A balayé le Rêve et semé le Malheur !

 

Silence à la Pensée, au Travail, à la Science !

Silence à la Révolte ! À l’Avenir, silence :

Où la meute a passé, tout est anéanti !

Et l’Idéal des peuples asservis s’écroule

Dans le torrent sanglant qui gronde, écume et roule

Les spectres de Jaurès et de Matteoti…

 

Jaurés ! Matteoti ! Liebknecht !… Ah ! combien d’autres,

Qui suivaient le chemin tracé par nos apôtres

Sont tombés sous les coups du Fascisme assassin !

Et combien d’entre nous, militants d’avant-garde,

Recevront le baiser de la sombre Camarde

Fidèle aux chevaliers du Lys et du Ricin ?

 

Oui, nous sommes des « morts en sursis », camarades !

Mais puisqu’ils ont, chez eux, le goût des fusillades.

Nous saurons leur montrer que le Peuple a du cran

Debout, les révoltés ! Debout, les sursitaires !

Nous avons à venger nos aînés et nos pères

Travailleurs, prenez garde à vous !… Serrez vos rangs !…

 

Douarnenez ! Paris ! Lomme !… Signaux d’alarme…

Contre la Réaction coalisée, aux armes !

Ne lui permettons pas d’accomplir ses desseins…

Sonnons la Diane rouge à qui vit d’espérance !

Hardi, les gars ! Debout, pour votre délivrance !

À bas le fascisme assassin !!!