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La Marseillaise des Jésuites

Le Petit, Alfred ; anonyme


Texte d’Alfred Le Petit (1879 ou 1883 ?) ; version de 1899 ou plus ? Sur l’air « La Marseillaise » (1792).

Ici, l’allusion à Flamidien suppose une version de 1899, absente de l’impression de 1883 qui utilise le terme frocardin.


1
Allons enfants de Saint-Ignace
Le Jour de vaincre est arrivé
Contre nous de la populace
L’étendard ignoble est levé (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces Judas
Qui viennent jusque dans nos bras
Arracher leurs fils et leurs compagnes
 
(refrain)
Au armes, Flamidiens
Prenez vos goupillons
Marchons, marchons !
Que l’eau bénite abreuve nos sillons
 
2
Que veut cette horde effroyable
De libres-penseurs conjurés
Hélas, nous envoyer au diable
Par l’enfer, ils sont inspirés (bis)
Quoi se voir traiter de la sorte
Quel transport ça doit exciter
C’est nous qu’on ose méditer
Seigneur ! de flanquer à la porte.
 
3
Quoi des ministres mercenaires
Feraient la loi dans nos couvents
Quoi des phalanges populaires
Terrasseraient nos combattants (bis)
Grand dieu de par ces lois damnées
Nos fronts sous le joug se ployer
Des libres-penseurs deviendraient
Les maitres de nos destinées
 
4
Tremblez, nous sommes les Jésuites
Et pour nous tout moyen est bon,
Nos stratagèmes hypocrites
Toujours de vous auront raison (bis)
Vous ne pourrez pas nous abattre
Car nous avons dans notre sac
Jacques Clément et Ravaillaç
Pour nous apprendre à vous combattre
 
5
Viens, ô bon père de famille
Nous amener tes chers enfants
Chez nous seuls, la science brille
Nous seuls faisons de grands savants (bis)
Chez nous on prend l’horreur du vice
Il en sort des saints à foison
Et les Flamidiens en prison
C’est bien la faute de la police
 
6
(couplets pour les enfants)
 
Nous fesserons sur leurs derrières
Les grands et les petits garçons
C’est la seule et bonne minière
De leur inculquer nos leçons (bis)
Pour montrer noire savoir-faire
Et pour inspirer la vertu
Il faut taper sur le cul
À chaque petit pensionnaire
 
7
On nous a mis souvent à la porte
Toujours nous sommes revenus
Contre les gens de notre sorte
Tous les efforts sont superflus (bis)
Renoncez à voire espérance
Vous n’êtes pas débarassés
Toujours nous resteront collés
Comme une teigne sur la France

Un ex-élève des Jésuites, frère de curé.


« La Marseillaise des jésuites » par Aldred Le Petit, in Le Pétard nº99 (1883)

Flamidiens, d’après l’« affaire Flamidien » de 1899 où un frère des écoles chrétienne de ce nom est innocenté d’un crime sur un enfant de son école et en est transformé en héros catholique.


Paru aussi in : Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 17 (17 juin 1906).