Puisque le peuple veut que l’aigle impérialePlane sur son abjection,Puisqu’il dort, écrasé sous la froide rafaleDe l’éternelle oppression ;Puisqu’ils veulent toujours, eux tous que l’on égorge,Tendre la poitrine au couteau,Forçons, ô mes amis, l’horrible coupe-gorge,Nous délivrerons le troupeau !Un seul est légion quand il donne sa vie,Quand à tous il a dit adieu :Seul à seul nous irons, l’audace terrifie,Nous avons le fer et le feu !Assez de lâchetés, les lâches sont des traîtres ;Foule vile, bois, mange et dors ;Puisque tu veux attendre, attends, léchant tes maîtres.N’as-tu donc pas assez de morts ?Le sang de tes enfants fait la terre vermeille,Dors dans le charnier aux murs sourds.Dors, voici s’amasser, abeille par abeille,L’héroïque essaim des faubourgs !Montmartre, Belleville, ô légions vaillantes,Venez, c’est l’heure d’en finir.Debout ! la honte est lourde et pesantes les chaînes,Debout ! il est beau de mourir !
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À ceux qui veulent rester esclaves
Michel, Louise
Texte de Louise Michel (avant 1905).