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Fils du peuple

Carratala, Ramon

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Texte anonyme (≤1902) [de Ramon Carratala (1889) ?] ; trad. française de 1936. Sur l’air : « Les Chants du peuple » (= « Hijo del pueblo »).


« Fils du peuple : hymne de la Fédération anarchiste ibérique »

1
Les fils du peuple ont trop porté leurs chaînes,
Tant d’injustice à la fin doit finir.
Si notre vie n’est que honte et que peine,
Osons enfin être libres ou mourir !
Entendez-vous, juges, soudards et prêtres,
Dans son cachot crier l’humanité ?
Les fils du peuple ont trop servis de maîtres,
Voici venir l’heure des révoltés.
 
Refrain
La terre entière est notre domaine,
Le vent qui passe est notre étendard,
Et nous voulons pour la race humaine
Un ciel sans Dieu, un monde sans César.
À notre appel, que chacun se lève,
Et, s’il le faut que sur nos tombeaux
Germe le grain ! Monte la sève !
Qui fleuriront dans des jours plus beaux.
 
2
Toi, paysan, courbé sur la charrue,
Redresse-toi, car ce champ t’appartient !
Et toi, chômeur, grelottant dans la rue,
Cette cité marâtre, c’est ton bien.
C’est à vous tous, forçats de la machine,
Que le produit de l’usine appartient.
Nourrir le monde et souffrir la famine,
Frère des champs, ce sort n’est plus le tien.
 
refrain
 
3
La lutte est dure et souvent inhumaine
Que nous menons vers un monde meilleur.
Pour nous briser, l’Église arme la haine
Du capital, bourreau du travailleur.
Mais nous narguons et mitraille et torture,
Et le venin du mensonge, et la mort !
Les anarchistes ont partout la peau dure,
Et l’Idéal demeure le plus fort.
 
refrain

Paru in : L’Espagne antifasciste. — Paris, 1936-1937. — Nº 14 (14 octobre 1936).