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L’Internationale

Pottier, Eugène

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Chanson d’Eugène Pottier de 1871, dédiée à Gustave Lefrançais (1826-1901) publiée en 1887. D’abord chantée sur l’air de « La Marseillaise » (1792) puis sur une musique de Pierre Degeyter écrite en 1888.

Voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Internationale


Au citoyen Lefrançais, membre de la Commune.

1
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !
 
Refrain :
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale,
Sera le genre humain.
 
2
Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !
 
Refrain
 
3
L’État comprime et la loi triche,
L’impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Égaux, pas de devoirs sans droits ! »
 
Refrain
 
4
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail,
Ont-ils jamais fait autre chose,
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
 
Refrain
 
5
Les Rois nous saoûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
 
Refrain
 
6
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !
 
Refrain

Première version manuscrite, publiée en 1990 par Robert Brécy :

1
Debout ! l’âme du prolétaire
Travailleurs, groupons-nous enfin.
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
Pour vaincre la misère et l’ombre
Foule esclave, debout ! debout !
C’est nous le droit, c’est nous le nombre :
Nous qui n’étions rien, soyons tout :
 
Refrain :
C’est la lutte finale
Groupons-nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain :
 
2
Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni Dieu, ni César, ni Tribun.
Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ;
Travaillons au salut commun.
Pour que les voleurs rendent gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Allumons notre grande forge !
Battons le fer quand il est chaud !
 
Refrain
 
3
Les Rois nous saoulaient de fumées
Paix entre nous ! guerre aux Tyrans !
Appliquons la grève aux armées
Crosse en l’air ! et rompons les rangs !
Bandit, prince, exploiteur ou prêtre
Qui vit de l’homme est criminel ;
Notre ennemi, c’est notre maître :
Voilà le mot d’ordre éternel.
 
Refrain
 
4
L’engrenage encor va nous tordre :
Le capital est triomphant ;
La mitrailleuse fait de l’ordre
En hachant la femme et l’enfant.
L’usure folle en ses colères
Sur nos cadavres calcinés
Soude à la grève des Salaires
La grève des assassinés.
 
Refrain
 
5
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs.
La terre n’appartient qu’aux hommes.
L’oisif ira loger ailleurs.
C’est de nos chairs qu’ils se repaissent !
Si les corbeaux si les vautours
Un de ces matins disparaissent …
La Terre tournera toujours.
 
Refrain
 
6
Qu’enfin le passé s’engloutisse !
Qu’un genre humain transfiguré
Sous le ciel clair de la Justice
Mûrisse avec l’épi doré !
Ne crains plus les nids de chenilles
Qui gâtaient l’arbre et ses produits
Travail, étends sur nos familles
Tes rameaux tout rouges de fruits !
 
Refrain

Paru aussi dans : Pottier, Eugène. — Chants révolutionnaires. — Paris : Dentu, 1887 (p. 13-15).

Paru aussi in : L’Agitateur. — Marseille, 1892-1893. — Année 1, nº 8 (17-24 avril 1892).

Paru aussi in : Chansonnier de la révolution. — Genève : Le Réveil socialiste-anarchiste, 1902 (p. 7-8).

Paru aussi dans : Pottier, Eugène. — Chants révolutionnaires. — Paris : Comité Pottier, [1908] (p. 23-25).

Paru aussi in : Le Chansonnier de la révolte (Groupement libertaire du Valais, ca 1906, p. 8-9).

Paru aussi in : Chants révolutionnaires [à une voix, sans accompagnement]. — Saumur : Editions de l’Ecole émancipée, 1935. — 47 p. — P. 44

Paru aussi dans : Pottier, Eugène. Brochon, Pierre (éd.). — Œuvres complètes. — Paris [France] : Maspero, 1966 (p. 101).

Paru aussi dans : Coulonges, Georges. — La Commune en chantant. — Paris [France] : Éditeurs français réunis (EFR), 1970 (p. 194-196).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 45).

Paru aussi dans Chantons la bouche pleine ! : recueil de chansons sociales et révolutionnaires ; Courant alternatif, hors-série nº 18. — Reims : Organisation communiste libertaire, 2012.


Record : Ni Dieu, ni César, ni tribun, … 1871-1890

Record : Bartel, Simone. Simone Bartel chante la Commune de Paris

Record : Chants de la Commune par le groupe “17”

Record : collectif. La Commune en chantant

Record : Le Cri du peuple : chansons de la Commune, 1871 (2005)

Record : Lunaisiens, les. Révolutions ! : chants de gloire ou cri de mort, chroniques révolutionnaires 1830, 1848, 1871

Record : Ogres de Barback, les ; …. La Commune refleurira