Au citoyen Lefrançais, membre de la Commune.
1Debout ! les damnés de la terre !Debout ! les forçats de la faim !La raison tonne en son cratère,C’est l’éruption de la fin.Du passé faisons table rase,Foule esclave, debout ! debout !Le monde va changer de base :Nous ne sommes rien, soyons tout !Refrain :C’est la lutte finaleGroupons-nous, et demain,L’Internationale,Sera le genre humain.2Il n’est pas de sauveurs suprêmes,Ni Dieu, ni César, ni tribun,Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !Décrétons le salut commun !Pour que le voleur rende gorge,Pour tirer l’esprit du cachot,Soufflons nous-mêmes notre forge,Battons le fer quand il est chaud !Refrain3L’État comprime et la loi triche,L’impôt saigne le malheureux ;Nul devoir ne s’impose au riche,Le droit du pauvre est un mot creux.C’est assez languir en tutelle,L’égalité veut d’autres lois :« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,Égaux, pas de devoirs sans droits ! »Refrain4Hideux dans leur apothéose,Les rois de la mine et du rail,Ont-ils jamais fait autre chose,Que dévaliser le travail ?Dans les coffres-forts de la bande,Ce qu’il a créé s’est fondu.En décrétant qu’on le lui rende,Le peuple ne veut que son dû.Refrain5Les Rois nous saoûlaient de fumées,Paix entre nous, guerre aux tyrans !Appliquons la grève aux armées,Crosse en l’air et rompons les rangs !S’ils s’obstinent, ces cannibales,À faire de nous des héros,Ils sauront bientôt que nos ballesSont pour nos propres généraux.Refrain6Ouvriers, Paysans, nous sommesLe grand parti des travailleurs ;La terre n’appartient qu’aux hommes,L’oisif ira loger ailleurs.Combien de nos chairs se repaissent !Mais si les corbeaux, les vautours,Un de ces matins disparaissent,Le soleil brillera toujours !Refrain
Première version manuscrite, publiée en 1990 par Robert Brécy :
1Debout ! l’âme du prolétaireTravailleurs, groupons-nous enfin.Debout ! les damnés de la terre !Debout ! les forçats de la faim !Pour vaincre la misère et l’ombreFoule esclave, debout ! debout !C’est nous le droit, c’est nous le nombre :Nous qui n’étions rien, soyons tout :Refrain :C’est la lutte finaleGroupons-nous et demainL’InternationaleSera le genre humain :2Il n’est pas de sauveurs suprêmes :Ni Dieu, ni César, ni Tribun.Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ;Travaillons au salut commun.Pour que les voleurs rendent gorge,Pour tirer l’esprit du cachot,Allumons notre grande forge !Battons le fer quand il est chaud !Refrain3Les Rois nous saoulaient de fuméesPaix entre nous ! guerre aux Tyrans !Appliquons la grève aux arméesCrosse en l’air ! et rompons les rangs !Bandit, prince, exploiteur ou prêtreQui vit de l’homme est criminel ;Notre ennemi, c’est notre maître :Voilà le mot d’ordre éternel.Refrain4L’engrenage encor va nous tordre :Le capital est triomphant ;La mitrailleuse fait de l’ordreEn hachant la femme et l’enfant.L’usure folle en ses colèresSur nos cadavres calcinésSoude à la grève des SalairesLa grève des assassinés.Refrain5Ouvriers, Paysans, nous sommesLe grand parti des travailleurs.La terre n’appartient qu’aux hommes.L’oisif ira loger ailleurs.C’est de nos chairs qu’ils se repaissent !Si les corbeaux si les vautoursUn de ces matins disparaissent …La Terre tournera toujours.Refrain6Qu’enfin le passé s’engloutisse !Qu’un genre humain transfiguréSous le ciel clair de la JusticeMûrisse avec l’épi doré !Ne crains plus les nids de chenillesQui gâtaient l’arbre et ses produitsTravail, étends sur nos famillesTes rameaux tout rouges de fruits !Refrain