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La Carmagnole sociale

anonyme


Texte anonyme, parfois attribué à Achille Le Roy (1885). Sur l’air « La Carmagnole » (1792).


Version du 30 mai 1886 de La Révolte [des affamés]
celle de La Révolte des affamés du 13 juin 1886, plus bas

Version « La Carmagnole (en 1869) », plus loin

Que demande un républicain ? (bis)
La liberté du genre humain. (bis)
Le pic dans les cachots,
La torch’ dans les châteaux
Et la paix aux chaumières,
Vive le son, (bis)
Et la paix aux chaumières,
Vive le son
Du canon.
 
Refrain
Dansons la Carmagnole,
Vive le son, (bis)
Dansons la Carmagnole,
Vive le son
Du canon.
 
Que réclame un républicain ? (bis)
L’égalité du genre humain. (bis)
Plus de pauvres à genoux,
Plus de riches debout,
Aux parasites la guerre.
 
(refrain)
 
Que désire un républicain ? (bis)
Vivre et mourir sans calotin, (bis)
La Charité à la voirie,
La Vierge à l’écurie
Et le saint-père au diable !
 
(refrain)
 
Que faut-il au républicain ? (bis)
Du fer, du plomb, aussi du pain. (bis)
Du fer pour travailler,
Du plomb pour se venger
Et du pain pour ses frères.
 
(refrain)
 
Qui rend esclaves les citoyens ? (bis)
Les députés, les prétoriens. (bis)
Jetons bas la caserne,
Les Chambres où l’on nous berne,
Et le feu à la Banque.
 
(refrain)
 
Ah ! s’ils avaient le sens commun, (bis)
Tous les peuples ne feraient qu’un. (bis)
Au lieu de s’entrégorger
Ils iraient tous manger
À la même gamelle.
 
(refrain)
 
Pour s’affranchir, les seuls moyens, (bis)
C’est de faire sauter les vauriens. (bis)
Dynamite et pétrole
Pour le vautour qui vole,
Et aux puissants la bombe.
 
(refrain)
 
Les laboureurs, les citadins (bis)
À mort détestent les roussins. (bis)
Au jour de la bataille,
À mort cette racaille !…
Qu’on en purge la terre.
 
(refrain)
 
Vive la Commune de Paris, (bis)
Ses mitrailleuses et ses fusils. (bis)
La Commune battue
N’est pas encore vaincue ;
Elle aura sa revanche,
Vive le son (bis)
Elle aura sa revanche,
Vive le son
Du canon.
 
(refrain)

Version du 13 juin 1886

Que demande un républicain ? (bis)
La liberté du genre humain. (bis)
Le pic dans les cachots,
La torch’ dans les châteaux
Et la paix aux chaumières,
Vive le son, (bis)
Et la paix aux chaumières,
Vive le son
Du canon.
 
Refrain
Dansons la Carmagnole,
Vive le son,
Vive le son,
Dansons la Carmagnole,
Vive le son
Du canon.
 
Que réclame un républicain ? (bis)
L’égalité du genre humain. (bis)
Plus de pauvres à genoux,
Plus de riches debout,
Et aux bourgeois la guerre.
 
(refrain)
 
Que désire un républicain ? (bis)
Vivre et mourir sans calotin, (bis)
Le Christ à la voirie,
La Vierge à l’écurie
Et le saint-père au diable !
 
(refrain)
 
Que faut-il au républicain ? (bis)
Du fer, du plomb, aussi du pain. (bis)
Du fer pour travailler,
Du plomb pour se venger
Et du pain pour ses frères.
 
(refrain)
 
Qui rend esclaves les citoyens ? (bis)
Les députés, les prétoriens. (bis)
Jetons bas la caserne,
Les Chambres où l’on nous berne,
Et le feu dans la Banque.
 
(refrain)
 
Ah ! s’ils avaient le sens commun, (bis)
Tous les peuples ne feraient qu’un. (bis)
Au lieu de s’entrégorger
Ils iraient tous manger
À la même gamelle.
 
(refrain)
 
Pour s’affranchir, les seuls moyens, (bis)
C’est de faire sauter les vauriens. (bis)
Dynamite et pétrole
Pour le vautour qui vole,
Et aux puissants la bombe.
 
(refrain)
 
Les laboureurs, les citadins (bis)
À mort détestent les roussins. (bis)
Au jour de la bataille,
À mort cette racaille !…
Qu’on en purge la terre.
 
(refrain)
 
Vive la Commune de Paris, (bis)
Ses mitrailleuses et ses fusils. (bis)
La Commune battue
N’est pas encore vaincue ;
Elle aura sa revanche.
 
(refrain)
 
Les dirigeants avaient juré, (bis)
D’affamer tous les ouvriers. (bis)
Mais leur coup ratera,
Car tous on les pendra,
Oh leur cass’ra la gueule,
Vive le son, (bis)
Ou leur cass’ra la gueule,
Vive le son
Du canon.

version de « La Carmagnole » dite « en 1869 »

Que demande un républicain ? (bis)
La liberté du genre humain. (bis)
Le pic dans les cachots,
La torch’ dans les châteaux
Et la paix aux chaumières,
Vive le son. (bis)
Et la paix aux chaumières,
Vive le son
Du canon !
 
Refrain
Dansons la carmagnole, Vive le son, (bis) Du canon !
Que réclame un républicain ? (bis)
L’égalité du genre humain. (bis)
Plus de pauvre à genoux.
Plus de riche debout,
Aux possédants la guerre, etc.
 
Que désire un républicain ? (bis)
Vivre et mourir sans calotin. (bis)
Le Christ à la voirie
La Vierge à l’écurie
Et le Saint-Père au diable, etc.
 
Que faut-il au républicain ! (bis)
Du fer, du plomb, aussi du pain. (bis)
Du fer pour travailler,
Du plomb pour se venger
Et du pain pour ses frères, etc.
 
Pendant la Commune
Viv’la Commune de Paris, (bis)
Ses mitrailleus’s et ses fusils. (bis)
La Commune battue
Ne s’avoue pas vaincue :
Elle aura sa revanche, etc.
 
Depuis la Commune
Qui donc se fich’ des citoyens ? (bis)
Les députés et les chauvins. (bis)
Jetons bas la caserne,
I.a Chambre où l’on nous berne
Et la main sur la Banque. etc.
 
Mais, s’il avaient le sens commun, (bis)
Tous les peuples n’en feraient qu’un. (bis)
Au lieu de nous égorger,
Sachons nous fédérer,
Supprimons les frontières, etc.
 
Que faut-il donc au plébéien ? (bis)
Le bonheur de tous et le sien. (bis)
Prendre terre et machine,
Désinfecter l’usine
Et sauver l’ouvrière. etc.
 
Les villageois, les citadins (bis)
Ont assez de tous les roussins. (bis)
Au jour de la bataille,
À l’égout cett’racaille
Qu’on en purge la terre ! etc.
« La Carmagnole »

Paru aussi dans : Le Roy, Achille. La Revanche du prolétariat. Paris : Librairie socialiste internationale, 1885 (p. 39-40).

Chanson parue dans La Révolte [des affamés], nº 2 (30 mai 1886) ; puis en une version « corrigée [1] » dans le nº 3 (13 juin 1886) de La Révolte des affamés.

Version « (en 1869) » parue dans : Le Chansonnier de la révolte (Groupement libertaire du Valais, ca 1906, p. 19-20).


[1Aux lecteurs de la Révolte des affamés
— Des coquilles de toutes sortes, des fautes très regrettables, les omissions en grand nombre ont fait que notre dernier numéro n’était que non sens, ce qui nous force à faire aujourd’hui une rectification au passage le plus saillant où ces erreurs se sont produites ; de même pour la Carmagnole, que nous reproduisons aujourd’hui, car dans notre précédent numéro, elle était affreusement ridicule. […].