Le conseil des Ministres décide que « nous irons à Fez ! »
Les Journaux.
Allez ! petits soldats de FranceLe jour des poir’s est arrivé.Pour servir la Haute FinanceAllez vous en là-bas crever ! (bis)Tandis qu’au cœur de la fournaiseVous tomb’rez, une balle au front,De nos combin’s nous causeronsEn fredonnant la « Marseillaise » !RefrainAux Armes, les enfants ! formez vos bataillons,Marchez ! marchez ! nous récolt’ronsDans le sang, des sillons !Allez ! guerriers pleins de courage,Petits fils de la liberté,Allez réduire en esclavageDe pauvr’s Arbis épouvantés ! (bis)Dans leurs douars, que le canon tonnePlus fort que le tonnerr’ d’Allah :Nous alignions pendant c’temps-là,Des chiffres en longues colonnes !Allez-y ! qu’ les cadavr’s s’entassentPar centaines et par milliers,Que la plaine où les balles passentN’soit plus qu’un immense charnier ! (bis)D’vant l’récit de tout’s ces misères,En ouvrant le journal de d’main,Nous song’rons, nous frottant les mains :« Ça n’biche pas trop mal, les affaires ! »Allez ! si les autres voraces,Si tous les requins d’Outre-Rhin,Font en c’moment un’ sal’ grimaceÇa n’nous défris’ pas l’moindre brin (bis)Un’ nouvell’ guerre ? on s’en fout, puisqueC’est vous qui marcheriez encorPour défendre nos coffres-fortsAlors ! franch’ment, NOUS qu’est-c’qu’on risqueNous entrerons dedans la placeAprès que vous n’y serez plus :Nous y trouverons vos carcassesPrès des carcasses des vaincus ! (bis)Et sur les tombes toutes proches,Se r’joignant à deux pieds dans l’solAvec l’or du meurtre et du volNous emplirons froid’ment nos poches !