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Hélas ! Quelle douleur = Hélas ! plus de mouchoirs…

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté (1911). Sur l’air du cantique de même nom.

La chanson, poursuivie par la justice, donne naissance à un autre titre « Ah ! Ah ! Moi j’men… ».


Hélas ! quelle douleur
Emplit mon cœur
Et de moi s’empare ;
Hélas ! quelle douleur
Emplit mon cœur
Devant tant d’malheurs !
J’ai perdu (mon cas n’est pas rare !)
Mon mouchoir parmi la bagarre…
Hélas ! plus de mouchoir
Pour pleurer c’soir
Les « victim’s du d’voir »
 
O brav’ Faralicq,
L’plus doux des flics
Et tellement bête !
O brav’ Faralicq,
Toi le ’plus chic
Des cogn’s et des flics !
On a voulu voir si ta tête
Était d’bois, comme on le répète…
Mais j’n’ai plus d’mouchoir
Pour pleurer c’soir
Les « victim’s » du d’voir !
 
Guillaume’ t’as pris tantôt
Un coup d’couteau
Entre les épaules
Guillaum’ t’as pris tantôt
Un coup d’couteau :
Ça fait froid dans l’dos !
En songeant à ton sort pas drôle
Y a de quoi pleurer comme un saule
Mais j’n’ai plus d’mouchoir
Pour pleurer c’soir
Les « victim’s » du d’voir !
 
Ah ! mon Dieu ! te voilà
Dans quel état :
Pauvre Portenseigne
Ah ! mon Dieu, te voilà
Dans quel état ?
Presque chocolat !
T’es couvert de blessur’s qui saignent :
Attends un peu que je te plaigne
Je n’ai plus d’mouchoir
Pour pleurer c’soir
Les « victim’s » du d’voir !
 
Sinistres policiers
Vous qui cogniez
Sur nous sans relâche
Sinistres policiers
Vous qui cogniez
Sur nous sans pitié,
Vous pouvez crever, tas de vaches,
On n’pleur’ pas les brut’s et les lâches !
Je n’ai plus d’mouchoir
Pour pleurer c’soir,
Les « victim’s » du d’voir !

Faralicq, Guillaume, Portenseigne : policiers présents lors du 1" mai 1911.

Faralicq, officier de paix, reçut de la part d’un manifestant un coup de matraque qui lui valut… une otite.

Guillaume, officier de paix, fut blessé d’un coup de couteau.

Portenseigne, agent cycliste, « dans la peau duquel un stylet fut oublié le 1er mai » (La Guerre Sociale du 17 mai 191)


« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915) (3-9 mai 1911).