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Ah ! Ah ! Moi j’m’en…

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté (1911). Sur l’air « Le Petit homme gris » de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857) [chanson elle-même sur l’air « Toto, Carabo » ?].


Au banc d’infamie…
…De nouvelles poursuites sont, paraît-il, intentées à la Guerre Sociale ! Gaston Couté, Auroy et un « sans patrie » (Hervé) seraient poursuivis pour » apologie de faits qualifiés « crimes » à raison de leur article et chanson (« Hélas ! plus de mouchoirs… ») de notre numéro du 1er mai.
C’est avec joie que la Guerre Sociale fera, en grand, devant la Cour d’Assises, le procès des cosaques de la République française et de leur chef le fou dangereux : Lépine !
La Guerre Sociale.

Idé’ vraiment sublime,
Le Parquet, aujourd’hui
Me poursuit :
Oui j’ai commis un crime
Dont tout le mond’ frémit
Mes amis !
Ah ! ah ! moi j’m’en… (bis)
Ah ! ah ! moi j’m’en ris.
Ah ! qu’il est gai (bis)
Le Parquet de Paris !
 
J’suis un êtr’ hors nature ;
En apprenant que l’Hic
Faralicq
Avait pris sur la hure
J’n’ai pas pu verser d’pleurs,
Quelle horreur ! Ah !, etc.
 
Vite, qu’on m’embastille,
Qu’on m’appliqu’ sans tarder
Ni compter,
Le brod’quin et les ch’villes,
Qu’on me clou’ sur la croix
D’têt’-de-bois ! Ah !, etc.
 
Ça n’est pas là, je gage
Qu’je r’trouvrai « mon mouchoir
De l’autr’ soir » :
Quand un merle est en cage,
C’est là qu’il chant’ le mieux,
Nom de dieu !
Ah ! ah ! moi j’m’en (bis)
Ah ! ah ! moi j’m’en ris
Ah ! qu’il est gai (bis)
Le Parquet de Paris

« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915) (7-13 juin 1911).

Faralicq, officier de paix, reçut, le 1er mai de la part d’un manifestant un coup de matraque qui lui valut… une otite.

Louis Lépine (1846-1933), préfet de police du département de la Seine.

Gaston Couté meurt avant le procès.