À mon ami Jules Roques
Voici revenir le temps gris des rhumes,Où le froid, la bise et le givre fontGlisser les bitumes ;Où dans les taudis, pénètrent les brumes,En dépit des murs, malgré le plafond.Vlici revenir le temps gris des rhumes,Où sonne, des toux, le rythme profond.Redouter-le bien le temps gris des rhumes,Ô vous qui dormez sans feu sous les toits,Dans les lits sans plumes ;Qui portez toujours les mêmes costumesDans les étés chauds, dans les hivers froids.Redoutez)le bien, le temps gris des rhumes,Bourreau des faubourgs, des champs et des bois !Car il est bien long le temps gris des rhumes,Où tous les passants ont au bout du nez,Des pendants d’oreilles :Perles de cristal aux formes pareilles.Tombant sous le pif des enchiffrenés.Car il est bien long, le temps gris des rhumes,Où tous les passants ont la goutte au nez !
19 novembre 1887