À mon ami Georges de Labruyère
1Vous regretterez le beau temps des crises,Qu’and, pauvres sans pain et riches gavés,Nous serons aux prises.Les drapeaux de Mars flotteront aux brises,Les drapeaux vermeils sur qui vous bavez.Vous regretterez le beau temps des crises,Quand viendra le Peuple en haut des pavés.2Quand vous pleurerez le beau temps des crises,Le vil renégat et l’accapareurEn verront de grises.Les politiciens auront des surprises.Les Judas, au ventre, auront la terreur.Quand vous pleurerez le beau temps des crises,Grondera partout la Rue en fureur.3Profitez-en bien du beau temps des crisesOù le peuple jeûne et passe, en rêvantAux terres promises.Quand donc viendras-tu fondre les banquises,Ô grand soleil rouge, ô soleil levant ?Profitez-en bien, du beau temps des crises,Où le Peuple veille et s’en va rêvant.
10 décembre 1886