1Je sais des choses, mais si tristesQu’elles vont vous donner l’frisson :Le bruit court que les anarchistesSe sont échappés de prison.Plus d’un bourgeois n’est pas tranquille,On dit même que l’Courrier de LyonEt l’Progrès vont quitter la villePar crainte d’une explosion.(refrain)Je ne m’explique point pourquoiOn s’occup’ de ces journalistes ;Ils sont si bêtes sur ma foi,Sont-ils gueusards ces anarchistes.2Ils vont se souvenir sans douteDe Vieux Sec et de Jacomet,Et leur apprendront c’ qu’il en coûteDe frapper ceux qui n’ont rien fait .Quant à ce fameux Fabreguette,Il lèvera son glaive en vain ;Si dans leurs mains le sort le jetteIls le prendront, ça c’est certain.(refrain)Ça ne s’ra pas un grand malheur,Mais que vont dire les jésuites,Si l’on pend ces inquisiteurs.Sont·ils gueusards ces anarchistes.3Mais prenez garde aussi faux frères,Valets du policier Morin,Qui, sous des airs de prolétaires,Cachez une âme d’argousin.Car vous ne trompez plus personne,Et notre maître PerraudinN’empêchera pas qu’au fond du RhôneOn ne vous flanque un beau maatin.(refrain)Je le déclare, sur l’honneur,Pour noyer ces mouches maudites,Je prêterais la main d’grand cœurÀ mes amis les anarchistes.
Lyon, le 18 mars 1883.