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Par le travail

Bizeau, Eugène


Texte d’Eugène Bizeau (1913). Musique par Auguste Fay.


1
Par le travail, la sagesse désire
Que librement l’humanité respire
Et qu’au soleil de la fraternité
En tous les cœurs éclate la gaieté.
Par le travail la sagesse en ce monde
Veut que le beau triomphe de l’immonde,
Le vrai du faux et le bon du mauvais,
Comme aujourd’hui la guerre de la paix.
 
Refrain
Mais le travail dans l’argile des plaines
Ne fait pousser les moissons de vermeil
Que pour des fous dont les têtes sont pleines
D’autant de nuit qu’en boirait le soleil.
 
2
Si le travail de nos jours coûte à l’homme,
C’est qu’en ont fait une bête de somme
Les tout-puissants aux cruels appétits
Pour qui châteaux et palais sont bâtis
C’est que celui qui travaille sans trêve
Ne voit jamais la fortune qu’en rêve
Et, de sa vie, à l’approche du soir,
Ne trouve pas une table où s’asseoir.
 
Refrain
Car le travail dans l’argile des plaines
Ne fait pousser les moissons de vermeil
Que pour ceux-là dont les granges sont pleines
D’autant d’épis qu’en mûrit le soleil.
 
3
On dit qu’ un jour, libérant, toute entière
L’humanité de la nôtre héritière,
Comme un parfum des calices nouveaux
L’ égalité grisera les cerveaux.
On dit qu’un jour, à nos lois réfractaire,
La liberté fleurira sur la terre,
Comme au printemps sous les cieux empourprés
La marguerite et la reine des prés.
 
Refrain
Vienne ce temps !… et l’argile des plaines
Fera pousser les moissons de vermeil
Par qui toujours flambera dans nos veines
L’amour qu’en nous versera le soleil !

Bizeau, Eugène. — Par le travail / mus. Auguste Fay. Nos ennemis / mus. A. Cléreau. — Paris : Les chansons de la Muse rouge, 1913. — 4 p.

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