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Les Anti-propriétaires

Jouy, Jules


Texte de Jules Jouy (1887). Sur l’air « On les guillotinera, messieurs les propriétaires… » [1] d’Alexandre Pothey (1820-1897).


À mon ami Alexandre Pothey

refrain
On les déménagera
Les malheureux locataires ;
On les déménagera ;
Le concierge en crèvera.
 
Vous qui n’avez pas d’argent,
Demandez les pauvres hères,
L’coup d’épaule intelligent
Des antipropriétaires
 
(au refrain)
 
Honnêt’s filles sans le rond,
Pâl’s et tristes ouvrières,
Lugubre chair à patron,
Nous sauv’rons vos pauv’s affaires.
 
(au refrain)
 
Pauvres vieillards aux abois
Dont les fils sont militaires,
Appelez la cloch’ de bois :
Elle sonn’ pour tous nos frères.
 
(au refrain)
 
Tristes veuves sans emploi,
Petits goss’s restés sans pères,
À la barbe de la loi
Nous soulag’rons vos misères.
 
(au refrain)
 
Vous qui rôdez sous le ciel
En r’gardant l’eau des rivières
De vos maqu’reaux maîtr’-d’hôtel
Nous défonc’rons les caf’tières.
 
(au refrain)
 
Du rez-d’ chaussé’ jusqu’en haut
Sur les pip’lets délétères
Nous cogn’rons et, s’il le faut,
Nous ouvrirons les portières.
 
On les déménagera
Les malheureux locataires ;
On les déménagera ;
Le concierge en crèvera.

9 avril 1887


Paru dans : Jouy, Jules. Les Chansons de l’année [1887] (Bourbier et Lamoureux, 1888, p. 193)

Il s’agit aussi du 5e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 29, du 9-16 mai 1897).

Paru aussi in : Le Père Peinard, 3e série, nº 14 (15-21 avril 1900).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 146).


[1Plusieurs versions ou chansons sous ce titre dont on trouve les variantes :
On les guillotinera, messieurs les propriétaires / On les guillotinera puis après on les pendra… (avant 1873 ?, utilisé par Léonce Petit (1839-1884).)
et
— On les guillotinera, / Messieurs les propriétaires / On les guillotinera / Et le peuple applaudira ! (sur l’air « Ah ! le bel oiseau, maman ! ». Cité dans Pothey, Alexandre. La Muette : quarante contes nouveaux. Marpon & Flammarion, 1883, p. 15.