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Le Marchand de marrons : chanson de meurt-de-faim

Jouy, Jules


Texte de Jules Jouy (1886).


À mon ami Alphonse Allais

C’est épatant c’que j’marronne
Quand j’vois les marchands d’marrons
V’nir, tous les ans, à l’automne,
Nous encombrer d’fourneaux ronds !
 
Pour fair’ cuir’ quoi ?… J’vous l’demande… ;
Qué qu’chos’ comm’ des étrons d’chien ;
Ni pât’, ni légum’, ni viande,
On n’sait pas quoi, moins que rien !
 
Parol’, ça m’rend tzaciturne
D’voir tous ces poèl’s en plein air,
Quand y’a tant d’gens, dans leur turne,
Qu’on pas d’quoi s’chauffer l’hiver !
 
L’marchand d’marrons, ça m’rend teigne ;
Qu’j’en pince un aux environs !…
J’te lui colle, un’ bonn’ châtaigne !
J’t’en fout’rai, moi, des marrons !

9 décembre 1886


Paru dans : Jouy, Jules. Les Chansons de l’année [1887] (Bourbier et Lamoureux, 1888, p. 4)

Il s’agit aussi du 16e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 50, du 3-10 octobre 1897).

Paru aussi dans Jules Jouy, 1855-1897 : le "poète chourineur" / éd. Patrick Biau. — Sénouillac [France] : P. Biau, 1997 (p. 227).