1
Le canon gronde et la ville s’éveille,
Prête à briser le joug de ses bourreaux ;
Le jour se lève, et l’aurore vermeille
De ses rayons, vient frapper les carreaux.
Notre heure est venue,
Chacun dans la rue,
Court occuper son poste de combat.
À la barricade,
Viens, mon camarade,
Si ton cœur est fier,
Si notre sang bout dans ta chair !
À la barricade !
À la barricade !
Car mieux vaut mourir que vivre dans les fers.
2
Vois-tu venir les cohortes hideuses,
De ces soudards déchaînés contre nous ?
Entends siffler le vent des mitrailleuses.
Et pour tirer, mettons-nous à genoux.
Contre les fascistes,
Le peuple résiste ;
Notre drapeau, pourpre et noir, flotte en l’air.
À la barricade,
Viens, mon camarade,
Si ton cœur est fier,
Si notre sang bout dans ta chair !
À la barricade !
À la barricade !
Et que les damnés sortent tous de l’enfer.
3
Assez longtemps la pieuvre autoritaire,
Aura sucé nos veines nuit et jour.
Fondons enfin un monde libertaire,
Un avenir de concorde et d’amour.
De ceux qui travaillent,
Puisque la mitraille,
Par ses grains de plomb vient fouetter le courroux.
À la barricade,
Viens, mon camarade,
Si ton cœur est fier,
Si notre sang bout dans ta chair !
À la barricade !
À la barricade !
Viens triompher ou périr avec nous !