Dis, sais-tu, ma jolieen revenant du bal danserOn a pris les sentiers.Les sentiers s’en vont dans la nuitDis, sais-tu, ma jolieOù s’en vont les petits sentiers ?Nous mèneront-ils au seuil de la fermeOù dans le lit à rideaux bleusTa vieille s’endort tandis que ton vieuxVisite l’étable avec sa lanterne ?Nous mèneraient-ils au plein des éteulesOù les grillons chantent ce soir,Comme des petits curés tout en noir,Pour les épouses du revers des meules !Nous savons jusqu’où les vieux nous permettent,Et nous respectons trop les vieuxQui sont à l’étable ou dans le lit bleuPour aller plus loin qu’un baiser honnête…Mais comme, ce soir, tu parais plus blondeQue’ le clair de lune en ton cou !Et comme il te fait frissonner partoutLe vent qui s’embaume en les meules rondes !Ah ne rêvons pas de choses pareilles !Ça serait mal, bien mal, vois-tu ?Pour ta dot, les blés ne pousseraient plus,Et ton vieux viendrait me prendre aux oreilles !…Mais, pourtant, mon Dieu ! pourtant il me semble…Les meules sont là, devant nous !Chez vous est bien loin… on ne sait plus où ?Et comme je brûle !… et comme tu trembles !…Dis, sais-tu, ma jolieEn revenant du bal danserOn a pris les sentiers.Les sentiers s’en vont dans la nuitDis, sais-tu, ma jolieOù s’en vont les petits sentiers ?
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Brin de conduite
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté. Musique de Louis Auguin (1905).