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Le Chant du « Combat »

Lesage, Alfred


Texte d’Alfred Lesage (1912). Sur l’air « L’Internationale » (1888) par Pierre Degeyter.


1
Pour avoir une autre parure
Et d’être toujours Le Combat
Sans que je change de tournure,
J’ai changé, grandi mon format
Par mon active propagande,
Comme un enfant j’ai su pousser ;
Aujourd’hui ma taille est plus grande,
J’ai grand espoir de mieux marcher.
 
(refrain)
Des damnés de la terre
Je suis le bon Combat
Qui toujours fais la guerre
Au maudit patronat
 
2
Au sein du groupe libertaire
Je devais mourir en naissant,
Malgré le cri des adversaires
Je suis aujourd’hui bien portant ;
Grâce aux militants qui m’arrivent
Donner leur appui, leur effort,
Me voici parmi ceux qui vivent
Au lieu d’être parmi les morts.
 
3
Malgré tous les méchants prophètes
Je suis robuste et bien vivant,
Car j’ai pour vivre des poètes,
Des écrivains pleins de talent
Qui savent de leur plume heureuse
Tracer, écrire véridiquement
Contre la presse trop menteuse
De très solides arguments.
 
4
Par eux, je suis l’espoir, la vie
Car je pousse sur le chemin
Qui seul conduit à l’Anarchie
Les paysans, les citadins,
Mon œuvre est d’ouvrir les paupières,
D’éclairer les faibles cerveaux
Aux malheureux dans leurs chaumières
Par la lueur de mon flambeau.
 
5
À travers mon idéalisme
Je montre la société
Qu’on nommera le Communisme
Où l’on vivra en liberté.
Où l’on verra sur cette terre,
Avec un teint vermeil et beau,
Au foyer tout près de sa mère,
Le jeune enfant à son berceau.
 
6
Je suis le Combat, je le jure.
Le bon Combat du miséreux ;
Si pure que soit ma lecture
Je ne puis plaire à tous les yeux ;
D’ailleurs tous ceux qui me maudissent
Sont ignorants ou sont haineux,
Mais ceux qui pensent et réfléchissent
Sentent en moi un cœur généreux.

Cette apologie salue notamment le passage récent du journal Le Combat à un format plus grand.


Paru dans Le Combat (1912-1914), année 1, nº 32 (30 novembre 1912).