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Les Accaparés

Jouy, Jules


Texte de Jules Jouy (1888) où apparait clairement son antisémitisme. Sur l’air « Le Midi bouge [1] » (1870) de Paul Arène (1843-1896).

Ce titre est écrit en parallèle à « Les Accapareurs ».


À Jacques de Biez

Gare à vous, financiers, / Gros oiseaux carnassiers ! (Bis)
La bonne Gaule,
Terrible en ses lambeaux,
À coups de gaule
Chassera les corbeaux !
 
Filous !
Quand Paris bouge,
Tout est rouge !
Filous !
Prenez bien garde à vous !
 
Bouchers d’Or, vils saigneurs, / Pire que les seigneurs, (bis)
Le peuple tisse
Sa toile, aveugle et sourd,
Et sa Justice
Vous pendra haut et court.
 
Filous !
Quand Paris bouge,
Tout est rouge !
Filous !
Prenez bien garde à vous !
 
Sachez-le, gros barons, / Nous vous rattraperons, (bis)
Mauvaise teigne,
Nous serrerons à mort :
Quand le Juif saigne,
C’est notre argent qui sort !
 
Filous !
Quand Paris bouge,
Tout est rouge !
Filous !
Prenez bien garde à vous !
 
Voleur à gros bedon, / Ronfle sous l’édredon ; (bis)
Pour voir ta fiole,
Pâle, sur l’oreiller,
La Carmagnole
Viendra te réveiller !
 
Filous !
Quand Paris bouge,
Tout est rouge !
Filous !
Prenez bien garde à vous !

6 novembre 1888


Paru dans : Jouy, Jules. Chansons de bataille (Paris, Marpon & Flammarion, 1889, p. 333).

Il s’agit aussi du 11e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 37, du 4-11 juillet 1897).
Ici, l’antisémitisme de Jules Jouy a moins dérangé Émile Pouget que sa « mégalomanie » dénoncée au début de la série (voir les notes après « La Chanson des ouvriers »).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 147).


[1Repris de l’air « Chanson des filles d’Avignon » = « Les Teinturiers » ?