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Les Accapareurs

Jouy, Jules


Texte de Jules Jouy (1888). Sur l’air « Le Midi bouge [1] » (1870) de Paul Arène (1843-1896).

Ce titre est écrit en parallèle à l’antisémite « Les Accaparés ».


À Édouard Drumont

C’est nous les financiers ; / Gros oiseaux carnassiers, (bis)
Notre bec fouille,
À la barbe des lois,
Dans la dépouille
Du bon pays gaulois.
 
Un ! deux !
Le veau d’or trône ;
Tout est jaune !
Un ! deux !
Nous nous foutons bien d’eux !
 
Les juges, pantins vils / Dont nous tenons les fils, (bis)
Pleins d’insolence
Pour le pauvre aux abois,
Dans leur balance,
Pour nous ont de faux poids.
 
Un ! deux !
Le veau d’or trône ;
Tout est jaune !
Un ! deux !
Nous nous foutons bien d’eux !
 
Pressurons, sans souci / Ce riche pays-ci. (bis)
Serrons la meule !
Poussons sur le ressort !
Quand la faim gueule,
C’est de l’argent qui sort !
 
Un ! deux !
Le veau d’or trône ;
Tout est jaune !
Un ! deux !
Nous nous foutons bien d’eux I
 
Tranquilles, jouissons, / Mangeons, buvons, pissons, (bis)
Vivons sans masque
Jusqu’à satiété ;
Car qui qui casque ?
C’est la société !
 
Un ! deux !
Le veau d’or trône ;
Tout est jaune !
Un ! deux !
Nous nous foutons bien d’eux !

5 novembre 1888


Paru dans : Jouy, Jules. Chansons de bataille (Paris, Marpon & Flammarion, 1889, p. 331).

Il s’agit aussi du 10e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 37, du 4-11 juillet 1897).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 147).


[1Repris de l’air « Chanson des filles d’Avignon » = « Les Teinturiers » ?