Voilà que Liabeuf ditSous le coup’ret maudit,— Effort suprêmePour clamer son honneur« Non ! Non ! Quand même,Je n’suis pas un sout’neur ! »Refrain— Hou, hou !La Veuve bouge Tout est rouge !…Hou, hou !Que l’sang retomb’ sur vous.MAUGRAS, n’es-tu point là ?C’est pour toi tout cela— Ohé, Beau-Gosse !Pour que tu puiss’s mentir,Menteur atroceDavantage à l’av’nir !…LÉPINE, en cet instant,Tu dois être content,Pèr’ des bourriques,Vois les airs triomphantsEt sympathiquesDe tes petits enfants !…BRIAND, lav’ toi les mainsDedans ce sang humain ; (bis)La belle affaire !Qu’on mette un homme à mortTon ministèreAujourd’hui vit encor’ !FALLIERES, pôvre Armand,Dors bien tranquillement (bis)— Les personn’s grassesOnt l’sommeil bienveillant. —Rêv’ de la grâceD’un prochain Soleilland !À moins, mon doux agneau,Que l’ombre de Carnot (bis)Sur toi ne passe,Transformant sans égardTon rêv’ bonasseEn un affreux cauch’mar !…
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Que le sang retombe sur vous
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté (1910). Sur l’air « Le Midi bouge ».
La veuve : surnom de la guillotine.
Jean-Jacques Liabeauf (1886-1910), guillotiné.
Maugras (et Vors) agents de la police des mœurs qui accusèrent Jean-Jacques Liabeuf de proxénétisme.
Louis Lépine (1846-1933), préfet de police.
Aristide Briand (1862-1932), président du conseil des ministres.
Armand Fallières (1841-1913), président de la République.
Albert Soleilland (1881-1920), criminel. Voir la chanson « Le triste individu ! » que Gaston Couté composa en 1907.
Sadi Carnot (1837-1894), président de la République (assassiné par Sante Caserio).
« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915), 4e année, nº 29 (29 juin-5 juillet).
Paru aussi — sous le titre « Les Assassins de Liabeuf » — dans : Le Réveil artésien (1910-1911), nº 18 (14 juillet 1910).