Première questionpourquoi y a-t-il tant d’enfantsQui ont faim et pas d’vêt’mentsQuand d’autres joufflus et rosesOnt toutes les bonnes choses.Ah ! de grâce, dites-nousPourquoi n’en ont-ils pas tous ?Première réponseNous croyons, nous, chers bébés,Qu’les enfants mal habillés,N’ont ni bonbons, ni douilletteParc’ que tout cela s’achèteEt qu’leur papa, leur mamanNon ni travail ni argent.Deuxième questionAlors les papas bien misDes petits bébés jolisOnt donc tous leur bourse pleineSans s’donner ni mal ni peine,C’targent où l’ont-ils trouvé,Eux qui n’ont pas travaillé.Deuxième réponseNous pensons, mes p’tits amis,Qu’aux ouvriers ils l’ont pris,Puisqu’on dit que c’est l’ouvrageQui donn’ l’argent dans l’ménage.Donc le riche l’a détournéChez celui qu’a travaillé.Tous ensembleMaintenant que nous savonsQue les rich’s sont des larrons,Si notre pèr, notre mère,N’en peuvent purger la terre,Nous, quand nous aurons grandi,Nous en ferons du hachis.
Accueil > Chansons > Le Pourquoi de l’enfant
Le Pourquoi de l’enfant
Quitrime, Louise
Texte de Louise Quitrime (1889 ?). Rondeau sur l’air : « Ah ! vous dirais-je maman… » chanté par deux groupes d’enfants.
Parus dans : Quitrime, Louis. Rondes pour récréations enfantines. Paris : Libr. du Père Peinard, [1889 ?], p. 13-14
Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 100).