1À dix-huit ans comme une roseAux premiers baisers du printempsEn moi je sentis quelque choseComme un frisson griser mes sensJ’allais en rêvant sur le grèveQuand un canotier sans façonM’enlève au plus beau de mon rêveDans la barque de CupidonrefrainOhé ha ! Ohé ha ! Ohé ha !Ainsi le veut mère natureChacun ne peut faire l’injureDe résister à son désirQui nous dit tout bas à l’oreille :Viens à la coupe du plaisirBoire à l’amour qui se réveille2Vers l’île d’ amour nous voguâmesAu gré des flots silencieuxLe soir, émus, nous arrivâmesAu port salut des amoureuxEn débarquant à l’ombre douceDes rameaux fleuris de lilas,Bientôt sur un tapis de mousseJe dis en soupirant tout bas :refrain3Après une première étreinteDes charmes de la voluptéDes préjugés bravant la crainteJe dis : amour et libertéÀ vous toute ma vie entièreAu diable la vieille chansonDe la vertu de ma portièreEt de la morale en jupon.refrain4Depuis ce temps comme un bohêmeJ’erre et je vis au jour le jourLibre et contente de moi-mêmeDu vieux monde je fais le tour.J’ai pour compagnon de voyageMes chants d’amour et de gaîtéDe mes deux jambes l’équipagePour domaine l’immensité.refrain5Je n’aime pas les mercenairesAveugles gardiens de nos mauxPour les révolutionnairesJ’ai des élans toujours nouveauxLa révolte est ma seule amieNous avons les mêmes amantsL’univers pour Mère PatriePour famille tous ses enfants.refrain
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L’Affranchie
Marie “Père Lapurge”, Constant
Texte et musique de Constant Marie “le Père Lapurge” (≤1906).
Paru aussi en novembre 1905 à La Muse rouge.
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 29).
Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 168).