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Les Concours des journaux

Prolo, Paul


Texte de Paul Prolo (1913). Sur l’air « Un jeune homme vient de se pendre » = « La Ballade du pendu » = « Le Pendu de Saint-Germain » (1888) musique de Camille Baron (sur un texte de de Maurice Mac-Nab).


1
Dans la presse de not’ République,
l.e Journal, le Matin, les Sports,
Tout’ les feuilles de tout’ les boutiques
Font des concours d’plus en plus forts
Ils font de la philanthropie
Ils soign’ le ventre d’leurs lecteurs,
Plus besoin d’sel de magnésie, / Faites le concours des aviateurs. (bis)
 
2
Pour éviter le mal de tête
Et d’surmener leurs abonnés,
Ils leur font — non ça c’est trop bête,
D’un’ bouteill’ compter les grains d’blé.
Latellier, Dupuy et Laffitte,
Prevet Charles, Bunau Varilla,
Pendant c’temps-là dis’nt not( marmite / Grâce à ces concours bouillira. (bis)
 
3
Bérenger veut qu’on organise
Un concours sur les grains d’beauté
Qu’ont queq’ part toutes les marquises
Du faubourg le plus renommé.
Briand voudrait qu’les journaux fassent
Un concours pour les députés,
Un joli concours de grimaces, / Et pour ça ils sont réputés. (bis)
 
4
Not’ aimable préfet de police
Demand’ un concours pour ses chiens,
Sarah Bernhardt donne sans malice
Son concours aux P’tits Parisiens.
Concourez donc, courez sans trêve.
Bourgeois, manants, duchess’, catins,
Le gros lot, vous l’toucherez eu rêve, / Mais ça f’ra l’bonheur du Matin. (bis)
 
5
Brav’ gens de toutes les politiques,
Bonnes poir’s de tous les partis,
Fait’s tous les concours mirifiques,
Vous n’en s’rez pas plus abrutis.
Vos canards ne front pas faillite.
Ils ne vous d’mand’nt qu’un p’tit effort.
Concourez, concourez plus vite, / Concourez, concourez plus fort. (bis)

Paru aussi dans Le Combat (1912-1914), année 2, nº 20 (17 mai 1913).