1Dans le grand parti socialisteOn se plaint depuis quelque temps ;Les sectaires et les fumistesAffectent des airs mécontents.Cependant, — ce n’est pas un mystère,Ça marche beaucoup mieux qu’avant,D’puis qu’on a dans le ministère (bis)Le camarade Millerand !2Malgré tout ce que peuvent direLes envieux et les jaloux,Malgré tout c’que peuvent écrireD’innombrables feuilles de choux,Nous avons — ça les exaspère.Le meilleur des gouvernements,Puisqu on a dans le ministère (bis)Le camarade Millerand !3Autrefois quand des militaires,À la solde du patronat,Faisaient feu sur les prolétaires,On criait à assassinat.Maintenant ce n’est plus une affaire,C’est un rien un simple amusement…— Nous avons dans le ministère (bis)Le camarade Millerand !4Autrefois quand un parlementaireVoulait s’offrir un pot de vin,C’était une explosion d’colère,Un scandale, un affreux potin !Maintenant on se désaltèreAvec du Samos excellent…— Nous avons dans le ministère (bis)Le camarade Millerand !5Autrefois, pendant l’Wilsonisme,On vendait des décorations,Mais chacun, devant ce cynisme,Étalait son indignationAujourd’hui, on vend sans manièresDes kilomètres de rubans…— Nous avons dans le ministèreLe camarade Millerand ! (bis)6Jadis contr’ l’aristocratie,On fulminait matin et soir,Mais depuis qu’Nicolas de Russie,Un beau jour, en Franc’ vint nous voir,De la main mêm’ du petit Père,On est fait baron facilement…— Nous avons dans le ministère,Le camarade Millerand ! (bis)7Autrefois la moindre infortuneTouchait le cœur de nos élus,On les voyait à la tribuneDéfendre nos droits méconnus.Maintenant ils song’nt qu’à se taireDès qu’on cri’ : Silenc’ dans les rangs !— Nous avons dans le ministère,Le camarade Millerand ! (bis)8Autrefois contr’ la cléricale,C’étaient des cris et des discours,On livrait d’ardentes batailles,On bouffait du prêtr’ tous les jours.Maintenant ils n’songent qu’à se taire [Maintenant, chez les Très Saints-Pères,]On fait élever son enfant…— Nous avons dans le ministère,Le camarade Millerand ! (bis)9Bref, ce ministère admirableOù l’on voit un pur socialoFait tous les efforts désirablesPour satisfair’ le populoSachons en profiter, mes frèresCar avant qu’il soit bien longtemps,Nous n’aurons plus au ministèreLe camarade Millerand ! (bis)
Un vendu.