La police est au corps social ce que la vermine est au corps humain.
1Ô travailleurs que la misère opprime,Fut-il jamais plus lamentable sort ?Pour les puissants qui règnent par le crime,Faut-il souffrir cent fois plus que la mort ?Car l’ouvrier, comme l’esclave antique,Subit encor les plus iniques lois.Des oppresseurs, telle est la politique :De la souffrance ils étouffent la voix !refrainEn avant, prolétaires !Combattons pour l’Égalité.Tyrans et mercenaires,Faites place à la Liberté !2Pauvres martyrs, dans l’infernale mine,Nous respirons le terrible grisou ;Sur l’Océan que la foudre illumine,Court notre esquif, allant sans savoir où ;Nos rudes mains sèment les moissons blondes,Et dans la forge aux dévorants fourneaux,On fait de l’or de nos sueurs fécondes,Mais cet or-là ne sert qu’à nos bourreaux.refrain3Pour s’affranchir d’un trop long esclavage,Le travailleur se prépare au combat :Labeur sans trêve ou fléau du chômageLe jette hélas ! sur un mortel grabat.Malheur à lui si de son cœur encoreIl ne sait pas comprimer chaque bond ;Car à ses cris, à défaut de Pandore,C’est le fusil, le fusil qui répond !refrain4La sombre usine, aux fétides murailles,De notre vie accélère le cours :Le parasite, amateur de ripailles,À pour jouir les plus riants séjours.Et cependant, tout homme qui respireN’a-t-il pas droit à sa place au soleil ?…Peuple, pour tous, s’il est vrai qu’il doit luire,Allons, debout ! c’est l’heure du réveil !refrain5Les parias, repoussés dans la fange,Ont à choisir l’hospice ou la prison :Ainsi le veut la République étrangeDont les grands chefs sont au Palais-Bourbon.Déshérités à l’esprit fier et libre,Le Capital vous traite en vil bétail :Pour établir un plus juste équilibre,Donnez la chasse aux frelons du travail.refrain6En notre siècle, on voit l’humble ouvrièreVictime encor du plus affreux destin :Le lupanar, sinon le cimetière,Guette ses pas au détour du chemin.Mais l’homme noir, qui prône un autre monde,À nos dépens se fait des jours heureux :Libres-penseurs, dont la colère gronde,Ecrasez donc ce serpent venimeux !refrain7Les gens de guerre, aspirant aux conquêtes,Rendent possible un nouvel AttilaPour déchaîner les sinistres tempêtes,Ils ont l’appui des fils de Loyola).Tous ces bandits, par le fer et la flammeSèment la haine entre les nations :Du sang impur de cette caste infâme,À notre tour abreuvons nos sillons.refrain8Proscrits jetés sur de mortels rivagesOu dont la geôle étouffe encor les cris,Nous allons mettre un terme à ces outrages…Et vos geôliers au bout de nos fusils.Tous ces félons, fuyards de nos frontières :Les Gallifet, Déroulède et Garcins ;Ces Cavaignac, fusilleurs et faussaires,Ne sont-ils pas d’ignobles assassins ?…refrain9Infortunés des campagnes, des villes,Qui gémissez sous le même fardeau,Abandonnons les querelles stérilesEt groupons-nous sous le même drapeau.Le Communisme, espoir de l’indigence,Du mauvais riche est toujours la terreurScellons par lui notre Sainte-Alliance,Et guerre, guerre à tout vil exploiteur !refrain10De la Commune au crime de Vill’neuve,Dans notre sang a germé l’Avenir :Si du Travail on voit grandir l’épreuve,Soyons… « vaillants » si l’on veut en finir.Marche au canon, Revanche sociale !Avec le f…Sois notre guide, Internationale,Et nous vaincrons sous ton rouge étendard !refrain