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T’as ben dit mon gas

Doublier, Maurice

Texte de Maurice Doublier (1908). Musique par Louis-Alexandre Droccos.

1
Mes chers amis, croyez-le bien
Si je pos’ ma candidature,
C’est que je suis un citoyen
Comme vous de l’agriculture ;
Enfant du peuple et bon garçon
Je n’ai point besoin de réclame,
C’est entre nous et sans façon
Que je vous soumets mon programme.
 
(Refrain)
T’as ben dit mon gas, t’as ben dit
Si t’avais pas si ben dit
Je n’serions point de ton avis ;
T’as ben dit mon gas, t’as ben dit
Si t’avais pas si ben dit
Je n’t’aurions point applaudi.
 
2
Je veux défendre avec ardeur
Le travail sous toutes ses formes
Et d’mander en votre faveur
Toute une tapée de réformes.
D’abord, et je le dis bien haut
Je veux que dans votre commune,
Vous puissiez mettr’ la poule au pot…
Tout’s les fois qu’ vous en aurez une.
 
refrain
 
3
Mes chers amis, je suis français
Et comme vous plein d’espérance,
C’est pourquoi je n’laiss’rai jamais
Insulter le drapeau d’la France ;
Je suis un ami de la paix
Mais aussi de l’indépendance
Et comme avant tout j’suis français
Je suis avant tout pour la France !
 
refrain
 
4
Libéral au plus haut degré
Et même un peu socialiste,
Je suis partisan du progrès
Et conséquemment progressiste…
Mais, cela sèche le gosier,
De parler toute une journée,
Eh ! là-bas, le cabaretier,
Apportez donc une tournée
 
refrain
 
5
Bref, le jour du vote il advint
Que l’gas décrocha la timbale
Et qu’ce fut chez les marchands d’vin
Une bombe pyramidale,
À tel point que bras d’ssus, bras d’ssous
Le lendemain quand vint l’aurore,
Les électeurs complèt’ment saouls
Sur la place chantaient encore :
 
refrain

Annonce de la mise en vente de la chanson dans L’Anarchie (1905-1914), nº 260 (31 mars 1910)

Paru aussi dans la Collection 1911 de La Muse rouge.

Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 62).