Dans le tronc d’un vieil arbre abattu par l’orage,Des abeilles, jadis, bâtirent leur ouvrage :Un tout petit état on chaque volontéTravaillait au profit de la Communautél.à, tous les citoyens, sans ordre d’aucun maitre,Dès que l’astre du jour au ciel daignait paraitreS’envolaient par les champs embaumés de senteursButiner le doux miel au sein même des fleurs ;Et pendant tout l’été la troupe prévoyanteAmassait pour l’hiver nourriture abondante ;Enfin tout allait pour le mieuxChez. ces êtres laborieux,Quand un homme cupide, un paysan pratique,En flânant découvrit la pauvre république,Et jurant sur le champ d’en retirer profit,Des mouches se saisit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Depuis ce jour l’abeille, au travail intrépide,Apporte en vain du miel, la ruche est toujours vide ;Mais notre laboureur a laissé son métier,Car le petit insecte on a tait un rentier …Votre sort est ainsi, travailleurs, Ô mes frères !De vos rudes travaux vous ne profitez guère !Et plus vous produisez ci plus sont exigeantsMinistres et patrons qui vous font indigents !Vous faites des palais pour d’ingrats parasitesQui vous laissent sans plies !Vous cultivez le champ d’où sortira le grainEt vous manquez de pain !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Si de l’abeille, ami, l’homme a tait la conquêteCe n’était qu’une bête ;Mais l’homme exploitant l’homme est un tait monstrueuxEt cela va cesser, Ô bourgeois vertueux !Debout les opprimés, debout race avachie !À bas les oppresseurs et Vive l’Anarchie !
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Les Abeilles
Taupin, Ernest
Texte d’Ernest Taupin (≤1893).
Paru aussi in : La Révolte : organe communiste-anarchiste. — Paris : 1887-1894. — Année 7, suppl. litt. au nº 10 (18 nov. 1893)