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Les Anarchos

Ledin, Benjamin

Texte de Benjamin Ledin. Sur l’air « Sur un tonneau ».

À Paul Delesalle

Dédaigneux d’argent ou de gloire,
Riches d’avenir, sans le sou ;
Ils ouvrent trop les yeux pour croire
Aux bateaux des monteurs de cou.
À ceux qui n’ont pas de pitance,
Aux pauvres bougres de prolos,
Ils enseignent la rouspétance.
Les Anarchos. (bis)
 
Religion, droit et patrie,
Vestiges d’un âge passé,
lis sous réservent la voirie,
Dormez ! Requiescat in Pace !
Les appels sonores du cuivre,
De la blague. Les oripeaux,
Ils s’en foutent trop pour les suivre,
Les Anarchos. (bis)
 
Le monde est à celui qui triche ;
Règnent le renard et le loup,
Aujourd’hui, toujours le mot riche
Est synonyme de filou.
Que leur fait bien la République
Des banquiers et des proprios !
ils ont soupé de cette clique,
Les Anarchos. (bis)
 
Ils ont l’univers pour domaine,
Chez eux, l’équité fait la loi,
Le « Failz ce que veux » seul les mène,
Leur règle, c’est la,bonne foi.
Ils aiment toute créature ;
Ces esprits droits et ces cœurs chauds,
Ce sont les fils de la nature,
Les Anarchos. (bis)
 
D’où viennent:ils ? De la souffrance.
Où vont-ils ? Vers la liberté.
Que veulent-ils ? la délivrance.
Et qui sont-ils ? l’humanité.
Devant les produits de la terre,
Ils affirment : Tous sont égaux.
Auraient-ils raison de se taire
Les Anarchos ? (bis)

Paru aussi dans : Les Chants du peuple. Série nouvelle ; nº 1. — Paris : Temps nouveaux, [ca 1902]. — N.p.