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Le Clairon

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté (1911). Sur l’air « Le Clairon » d’Émile André/Émile Engel (1875, sur un texte de Paul Déroulède).


Le capitaine Cayaba du 40e d’Infanterie, commande à son trompette d’artillerie de faire les sommations. Le soldat se met à pleurer et ne peut souffler qu’une fois.
(Les grèves agricoles du Gard.)
L’Humanité.

Les tâcherons sont en grève,
Un rouge soleil se lève
Sur les sillons de là-bas ;
Mais pour défendre la terre
Des riches propriétaires,
En avant petits soldats
(Tarata, tarata, tarata, tatatata !)
 
Un long frisson de révolte
Passe parmi les récoltes :
Il faut marcher à l’instant
Sur cette foule hagarde,
Sinon, soldats, prenez garde ;
C’est Gafsa qui vous attend
Tarata, etc.
 
Qu’après vos charges farouches
Le sang inonde les souches
Dans les vignes des patrons,
Pour faire sabrer tes frères
Dont tu vécus la misère,
En avant ! sonne clairon !
Tarata, etc.
 
L’ordre est donné, l’heure est grave
Mais le clairon est un brave,
Est un brave petit gâs ;
À peine a-t-il fait un geste
Que tout son être proteste ;
Le clairon ne sonne pas !
 
Bravo ! mais que dans le cuivre,
Pour l’appel qui nous délivre
De nos communs exploiteurs,
Demain ton souffle résonne,
Petit clairon sonne, sonne
À pleins poumons, à plein cœur !
Tarata, etc.

« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (30 [31 ?] mai-6 juin 1911).

Gafsa est une ville tunisienne où sont envoyés les mutins de 1907 — lors de la révolte des vignerons — du 17e régiment d’infanterie de ligne.