« La classe bourgeoise nous traquant comme des fauves va nous obliger à nous défendre comme des loups. »
(Delpech, après le verdict de Rouen.)
Parce qu’on n’veut plus êtreDes moutons humbles et douxQui s’laiss’nt tondre par leur maître,On nous trait’ comme des loups…RefrainLes loups, les loups !Allons, tous deboutEt défendons-nousComme des loups !Pris d’une rage incongrue,Briand, le Grand LouvetierVient d’ordonner la battue :On nous traque sans pitié !…RefrainLes loups, les loups !Allons, tous deboutEt défendons-nousComme des loups !Notre sang rougit la terre :Liabeuf, Aernoult, DuléryEt bien d’autres prolétaires,Dessous leurs coups ont péri !Des ch’minots qui se soul’vèrentDans la grèv’ de l’autre mois,Et nos copains de la « Guerre »Sont dans les griff’s des bourgeois !L’horreur de tous ces supplicesNe leur suffit pas encor :Voilà que les chiens d’justiceCondamnent Durand à mortLeur meut’ s’acharne à nos troussesAboyant sur le chemin,De rag’ de honte et de frousse…Qui de nous tomb’ra demain ?…RefrainLes loups, les loups !Les loups, malgré tout,Ne tomb’ront pas tousVivent les loups !Si parmi la meute sombreQui vacarme derrièr’ nous,Un grand loup sortait de l’ombrePour venger les autres loups ?…RefrainLes loups, les loups !Les loups sont à bout :Craignez leur courroux,Oui, gare aux loups.