À Dalou.
« Tu peux tuer cet homme avec tranquillité », Victor Hugo (Les Châtiments)
Orléans, Boulanger,Complices de l’étranger,Jérôme,Jérôme !Veulent en obliquant,Changer la République enRoyaume,Royaume !L’œil au guet, citoyens !Employons tous les moyensPossibles,Possibles !Il faut des vainqueurs !Ma foi, tant pis pour les cœursSensibles,Sensibles !Agissons, sans phraser,Car il s’agit d’écraserL’infâme,L’infâme !De la poudre ! ou du fer !Empruntons même à l’enferLa flamme,La flamme !Oui ! tel est le devoir !Car s’ils montaient au pouvoir,Ces drôles,Ces drôles !Prenons garde au lacet !Démocrates, la chasse estOuverte,Ouverte !Étouffons dans son nidL’oiseau de proie ! Ordini,Alerte !Alerte !Terrible, sous le ciel,Il est grand temps que LouvelSurgisse,Surgisse !Afin que, sans un cri,L’homme de la Grange-OryPérisse,Périsse !Du serpent qui nous mordIl faut que, seule la mortNous venge,Nous venge !En avant, le tocsin !Voici venir l’assassinBoulange,Boulange !Le chacal aux yeux rouxNous guette ! Le voyez-vousQui bouge,Qui bouge !Visons juste et puis, feu !Il faut sauver, nom de Dieu !La rouge,La rouge !
6 octobre 1888