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Civilisation

Paillette, Paul


Texte de Paul Paillette (1916) [est-ce aussi le titre « Civilisation criminelle » ?] différent de son autre titre « Civilisation : école, usine, caserne » (≤1896). Mus. par Charles Poyer [1].


Plusieurs versions se succèdent :


in Par delà la mêlée, n° 8 (25 mars 1916) :

Civilisation

Pour Mère Saint Antoine de Padoue.

1 [= §4 du n° 16 (de début octobre 1916)]
Bonne Mère, voyez : Tous les dieux sont en guerre
Dieu français, russe, anglais ; vieux Dieu des Allemands,
Dieux de tous les pays ; de Rome, du Saint-Père,
Dieu des Autrichiens et Dieu des Ottomans.
 
2
Par milliers et milliers les hommes s’entretuent,
Comme fous furieux ivres de cruauté.
À masquer leurs « Pourquoi ? » en vain ils s’évertuent :
C’est l’Orgueil, c’est la Haine et la Cupidité.
 
3 [= §9 du n° 16 (de début octobre 1916)]
Mais le Mal n’a jamais entamé la Nature :
Il passera vaincu comme tout a passé.
Le Printemps fleurira sur celle pourriture
Et l’Amour renaitra de tout le sang versé.

Hospice Debrousse. 1er janvier 1916


in Par delà la mêlée, n° 16 (début octobre 1916) :

Civilisation

Pour Mère Saint Antoine de Padoue.

1
Quand dans le cœur de l’homme apparaît la bonté,
Elle y vient, simplement, par instinct de Nature.
Civilisation c’est la malignité
Du Fort asservissant plus faible créature.
 
2
Jamais l’ordre divin ne semble intervenir
Lorsque les horizons des peuples s’obscurcissent.
En deux mille ans Jésus n’a rien pu obtenir ;
les pervers font la loi ; les simples la subisunt.
 
3
En montant vers leurs dieux, insensibles ou sourds,
Que devient le concert sacré des bonnes âmes ?
Les Maitres criminels civilisent toujours :
Les cieux sont empourprés, l’Univers est en flammes.
 
4 [= §1 du n° 8 (du 25 mars 1916)]
Bonne mère, voyez : Tous les dieux sont en guerre
Dieu français, russe, anglais ; vieux Dieu des Allemands,
Dieux de tous les pays ; de Rome, du Saint-Père,
Dieu des Autrichiens et Dieu des Ottomans.
 
5 [censuré]
 
6 [censuré]
 
7 [censuré]
 
8
Dans les airs, dans les eaux, dans les bois, dans la plaine,
Les engins meurtriers font leur sanglant travail.
Les morts sont par millions, la ruine est certaine ;
Un point, c’est tout. Le reste est un épouvantail.
 
9 [= §3 du n° 8 (du 25 mars 1916)]
Mais le Mal n’a jamais entamé la Nature :
Il passera vaincu comme tout a passé.
Le Printemps fleurira sur celle pourriture
Et l’Amour renaitra de tout le sang versé.

Une poésie, même titre, même auteur, a déjà paru dans notre n° 8. Elle ne comptait que quatre strophes, alors que celle-ci en contient neuf…
Ajoutons que le compositeur Charles Poyer a écrit une musique pour ces alexandrins.


Paru in : Par delà la mêlée : crate, individualiste, éclectique. — Déols ; Orléans (1916-1918). — n° 8 (25 mars 1916) et n° 17 (début oct. 1916)


[1Est-ce l’abbé Charles Poyer ?