1Quand nous en étions au temps des marquises,Dames de la cour offraient aux seigneursUne ivresse exquise…Les bûchers flambaient pour servir l’égliseQui brûlait tout vifs les plus fiers penseurs ;Quand nous en étions au temps des marquises,Les gueux frémissaient de crainte et d’horreur !2Ah ! Qu’il était doux, le temps des marquisesOù l’on étranglait sous leurs yeux moqueursLa plèbe insoumise…Les corps des pendus bercés par la brise,Tombaient sous le bec des corbeaux vainqueurs…Ah ! Qu’il était doux, le temps des marquises,Où les suppliciés pourrissaient en chœur !3Ah ! Qu’il était beau, le temps des marquises,Où les pauvres serfs usaient au labeurLeur vie âpre et grise,Pour entretenir noblesse et prêtriseQui leur apportaient misère et douleur…Ah ! Qu’il était beau, le temps des marquisesOù la faim régnait sur la plèbe en pleurs !4Mais il est fini, le temps des marquises,Dont le souvenir, semant la rancœur,Dans l’ombre agonise…Dans la liberté, jour à jour conquise,Nous voulons la paix, l’amour, le bonheur ;Il est bien fini, le temps des marquisesEt des chevaliers sans âme et sans cœur !
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Au temps des marquises
Bizeau, Eugène
Texte d’Eugène Bizeau. Musique (1936 ?) par Georges Isabelli [Georges Dominique “Delmas” (....-1942)] d’après l’air « Le Temps des cerises », musique d’Antoine Renard (1868 sur un texte de Jean Baptiste Clément) ; .
Paru aussi dans :
Pirot, Christian (éd.). — Eugène Bizeau a 100 ans : chansons et poésie / présentation Robert Brécy. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1983 (p. 64).