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La Voix du peuple

Grasz, Ch.


Texte d’e Ch. Grasz (≤1907). Sur l’air : « La Voix des chênes » (1888) de Gustave Goublier (1856-1926), sur des paroles de Francisque et Stéphane Borel.


1
Que vous soyez ouvriers d’atelier,
Hommes peinant dans les sombres usines,
Ou paysans travaillant pour payer
De lourds impôts menant à la ruine,
Vous êtes tous, qu’importe la couleur,
Les pauvres gueux rongés des parasites ;
Vous travaillez et les bourgeois profitent
De ce que font vos efforts, vos douleurs.
 
(Refrain)
Debout, les ouvriers que le malheur dépeuple,
Vous tous les meurt-de-faim, vous tous les gens du peuple,
Levez-vous, les déshérités :
Entendez-vous, les opprimés,
La grande voix, l’immense voix du peuple.
 
2
Simples soldats qu’on est allé chercher
En vous disant : « Soyez pleins de vaillance »,
Combien, combien d’entre vous aspirez
À l’heureux jour de votre délivrance ?
Les galonnés, méprisants et hautains,
Vous ont appris le maniement des armes :
Gardez vos coups pour qui cause les larmes,
Ne tirez pas sur le pauvre ayant faim.
 
3
Un jour viendra qui ne saurait tarder
Où, délaissant les fermes, les usines,
Les travailleurs, trop longtemps exploités,
Réclameront les champs et les machines.
Préparons donc l’ère d’égalité
Qui doit donner bonheur et paix au monde ;
Soyons hardis, l’œuvre sera féconde.
Rouge soleil, luis pour la Liberté !

Paru aussi in La Voix du peuple : organe officiel de la Fédération des unions ouvrières de la Suisse romande (Lausanne, 1906-1914), in 2e année, nº 28 (13 juillet 1907).