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Le Cri des peuples : hymne des meurt-de-faim

anonyme


Texte anonyme (1883).


1
Vrais travailleurs des villes, des campagnes,
Unissons-nous proclamer nos droits
Et que l’écho de la plaine aux montagnes,
Fasse trembler les tyrans aux abois.
Assez longtemps l’infâme bourgeoisie
Nous sacrifie à sa rapacité,
Mettons à nu sa lâche hypocrisie,
Et liguons-nous au cri de tiberté.
 
(refrain)
Debout ! Debout ! compagnons anarchistes,
L’heure a sonné, Serrons nos rangs
Guerre sans trève à tous les parasites,
Mort aux voleurs ! Mort aux tyrans !
 
2
Il faut enfin être moins imbéciles,
Et travailler à supprimer nos maux,
Nous avons fait hameaux, villages, villes,
Nous avons fuit ces merveilleux travaux :
Chemins de fer, ports, gares et machines,
Routes, canaux, petits et grands chemins,
Les bâtiments et les riches usines.
Tout, en un mot, est l’œuvre de nos mains.
Debout ! debout !
 
3
Et les trésors de ces capitalistes
Ne sont-ils pas l’amas de nos sueurs.
Ah ! courons sus à tous ces égoïstes.
Et reprenons notre bourse aux voleurs.
Qu’ont-ils donc fait ? Jamais rien de leur vie.
Tout ce qu’ils ont, travailleur t’appartient,
Ils t’ont volé. mais le DROIT te convie
À leur reprendre au plus vite ton bien.
Debout ! Debout !
 
4
Aucun fermier ne doit payer fermage,
Puisque c’est lui qui travaille le sol,
C’est sa sueur qu’on lui prend, quel outrage !
Qui donc dira que ce n’est pas un vol.
Qui, c’est celui qui féconde la terre
Qui seul a droit au produit de son sein,
Et le fardeau de l’affreuse misère,
N’est dû qu’à ceux qui ne produisent rien.
Debout ! Debout !
 
5
Que l’ouvrier s’empare l’usine,
Qu’il ne soit plus le docile bétail
Qu’ont voit courber honteusement l’échine
Devant un maître « ignorant le travail »
Allons, debout et que chacun s’efforce,
Ne soyons plus les lâches galériens
Des vils bandits qui règnent par la force .
Pour les détruire, unissons nos moyens.
Debout ! Debout !

Paru dans La Lutte : organe anarchiste (1883-1883), nº 6 (6 mai 1883).