1Les béguins sont caprices fousD’une nuit, d’un jour ou d’une heure ;Mais dont le souvenir en nousÀ jamais vivace demeure.Ils sont comme un peu de gaîtéEnsoleillant notre vieillesse,Lorsque notre cœur attristéSanglote éperdu de détresse.2Les béguins sont désirs d’amourQui, passades plus ou moins brèves,Naissent et meurent, tour tour,Ainsi qu’il est de tous les rêves ;Rapides étreintes d’un soir,Laissant la chair inassouvie,Où, bien souvent, sans le savoir,Le cœur reste pris pour la vie !…3Un sourire, un regard brûlant,Sous lequel tout l’être frissonne,Un baiser d’un charme troublantEt dans un spasme l’on se donne !Courts instants d’âpre volupté,Moments d’inoubliable ivresseVécus en ce temps enchantéDe notre orageuse jeunesse.4Sans se connaître aucunement,L’on se rencontre à l’aventure,On se plaît, et, tout simplementÀ l’oreille on se le murmure.Cédant à la loi du désir,D’un gîte l’on se met en quêteEt l’on s’en va s’appartenirDans la fièvre d’un tête-à-tête.5Idylle d’une heure, d’un jour,Pierreuse, duchesse, mondaine ;Voilà ce que le mot amourVeut dire en sa promesse vaine !Qu’importe l’éternel sermentQui vous enchaîne et qui vous lie !L’on s’aime aujourd’hui, follementDemain, tout s’efface et s’oublie.
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La Chanson des béguins
Lanoff, Robert
Texte de Robert Lanoff (ca 1911 ?). Musique par Arthur Drouillon (1863-1921).