Voyez, des vagues aux étoilesPeindre ces errantes blancheurs !Des flottes sont à pleines voilesDans les immenses profondeurs ;Dans les cieux, des flottes de mondes,Sur les flots, les facettes blondesDe phosphorescentes lueurs.Et les flottantes étincelles,Et les mondes au loin perdusBrillent ainsi que des prunelles ;Partout vibrent des sons confus.Au seuil des légendes nouvellesLe coq gaulois frappe ses ailes.Au gui l’an neuf, Brennus, Brennus.L’aspect de ces gouffres enivre.Plus haut, ô flots ! plus fort, ô vents !Il devient trop cher de vivre,Tant ici les songes sont grands ;Il vaudrait bien mieux ne plus êtreEt s’abîmer pour disparaîtreDans le creuset des éléments.Enflez les voiles, ô tempêtes !Plus haut, ô flots ! plus fort, ô vent !Que l’éclair brille sur nos têtes,Navire, en avant ! en avant !Pourquoi ces brises monotones ?Ouvrez vos ailes, ô cyclones !Traversons l’abîme béant.
(septembre 1873)