D’après la chanson d’Adam Billaut, menuisier de Nevers (XVIIe siècle). (Chants populaires, Bouchor et Tiersot. — Hachette et Cie.)
1Ris toujours : c’est ma devise ;Menuisier : c’est mon état.J’ai goûté par gourmandiseAux métiers moins délicats ;Mon errante adolescenceEn a trouvé d’aussi beaux,Mais pourtant ma préférenceFut pour vous ; jolis copeaux !2Six grands jours de la semaine,Je rabote lestement ;Je nourris sans trop de peineTrois marmots et leur maman.Quand rayonne un beau dimanche,Je lui dis : « Viens, ma Lison ;Mets ta robe rose et blanche,« Viens danser sur le gazon. »3il en est, c’est grand dommage,De bien moins chanceux que nous ;Les souffrances du chômageQuelquefois les rendent fous.Mais je dis que la misèreNe va pas toujours durer ;Le soleil qui nous éclaireN’est pas fait pour voir pleurer !4C’est l’idéal qui nous guide ;Prends courage, ô travailleur !Tu verras, pur et splendide,Se lever un jour meilleur.Cette aurore magnifiqueA pour nom fraternité ;C’est l’univers harmoniqueDe justice et de bonté !