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Le Joyeux meunisier

Bouchor, Maurice


Texte et musique d’après Maurice Bouchor (≤1907).


D’après la chanson d’Adam Billaut, menuisier de Nevers (XVIIe siècle). (Chants populaires, Bouchor et Tiersot. — Hachette et Cie.)

1
Ris toujours : c’est ma devise ;
Menuisier : c’est mon état.
J’ai goûté par gourmandise
Aux métiers moins délicats ;
Mon errante adolescence
En a trouvé d’aussi beaux,
Mais pourtant ma préférence
Fut pour vous ; jolis copeaux !
 
2
Six grands jours de la semaine,
Je rabote lestement ;
Je nourris sans trop de peine
Trois marmots et leur maman.
Quand rayonne un beau dimanche,
Je lui dis : « Viens, ma Lison ;
Mets ta robe rose et blanche,
« Viens danser sur le gazon. »
 
3
il en est, c’est grand dommage,
De bien moins chanceux que nous ;
Les souffrances du chômage
Quelquefois les rendent fous.
Mais je dis que la misère
Ne va pas toujours durer ;
Le soleil qui nous éclaire
N’est pas fait pour voir pleurer !
 
4
C’est l’idéal qui nous guide ;
Prends courage, ô travailleur !
Tu verras, pur et splendide,
Se lever un jour meilleur.
Cette aurore magnifique
A pour nom fraternité ;
C’est l’univers harmonique
De justice et de bonté !

Paru aussi dans : Pour les petits : recueil de chansons, chœurs et petites comédies — Rambouillet : La Ruche, 1907. (P. 58-59)