1Pour que le monde soit sauvé,Voici venir Gustave Hervé.Sous le fumier de sa bannière,Sa « peau d’âne » est en bandoulière…« Hi-han ! hi-han ! hi-han ! »Voici son cri de ralliement !2Pour que tout le monde soit plus beau,Voici venir de Castelnau.Il a du plomb dans sa giberneDont il veut faire une lanterne…« Plan, plan, plan, rataplan ! »Voici son cri de ralliement !3Pour que le monde soit mieux fait,Voici venir Léon Daudet.Il va dans l’ombre de GamellePour inspecter les « sentinelles »…« Bran, bran, bran, bran, bran, bran ! »Voici son cri de ralliement !4Pour que le monde soit plus grand,Voici Judas et Millerand.Maginot, qui leur fait escorte,Brandit vers nous sa trique forte…« Pan, pan, pan, pan, pan, pan ! »Voici son cri de ralliement !5Le but de ces oiseaux-là,C’est de faire un « bon coup d’État ».Bien qu’ils aient des chemises bleuesEt des « Sacré-Cœurs » sur la queue…« Du sang, du sang, du sang ! »Voici son cri de ralliement !
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Les Chemises bleues
Bizeau, Eugène
Texte d’Eugène Bizeau (1926). Air : « Le Père Dupanloup ».
Gustave Hervé (1871-1944) : socialiste antimilitariste, puis nationaliste, puis fasciste.
Édouard de Castelnau (1851-1944) : général qui s’est illustré pendant la 1re guerre mondiale avant de devenir député, vient de créer la Fédération nationale catholique (FNC) et l’hebdomadaire La France catholique ; il est également président de la Ligue des patriotes.
Voir aussi « Le Discours de Castelnau » une autre chanson d’Eugène Bizeau.
Léon Daudet (1867-1942) : homme politique monarchiste, polémiste de L’Action française.
Gamelle ? : est ce Maurice Gamelin (1872-1958), général commandant les troupes française au Levant et acteur contre la révolte druze de 1925-1927.
Millerand : Alexandre Millerand (1859-1943), homme politique radical puis socialiste, président de la République en 1920-1924, puis fondateur de la Ligue républicaine nationale (LRN) parti de droite opposé au désarmement.
André Maginot (1877-1932) : homme politique — membre de la Ligue républicaine nationale —, notamment ministre de la Guerre en 1922-1924 et promoteur d’une ligne de fortifications militaires contre l’Allemagne avec son successeur qu’il remplace ensuite en 1929 jusqu’à sa mort.
Chemises bleues : surnom des partisans du « Faisceau », parti fasciste français.
Paru dans Le Libertaire, 4e série, 33e année, nº 41 (8 janv. 1926).