1Un savant tenaceEt très perspicace,Vient, sans s’ faire prier,D’dir’ qu’nous n’somm’s tous que du fumier ;Si, dans notr’ natureTout n’est qu’pourriture,Faut pas s’fair’ d’soucisPuisqu’ici-bas tout sent l’moisi :Y’a pas que l’camembertQui soit piqué des versDans l’Univers ;Ainsi, le nez, les pieds, les yeux,Les extrémités et l’milieu,Moisissures (bis)Le foi’, la rate et le gésierLes poumons, le cœur et l’gosier,Moisissures (bis)L’estomac et les intestins,L’épigastre et le médiastin,Moisissures (bis)Et, comm’ du fiel décomposé,La bouch’ qui donne le baiser,Moisissures (bis)2Un’ telle formuleN’est pas ridicule,Si l’on r’garde bienCe que val’nt nos contemporainsDes idé’s baroques, :Des gestes d’loufoquesY a d’quoi s’dégoûterD’ air’ parti’ de l’humanité ;C’est le règne des crétinsDes muffl’s et des catins,Ça sent l’crottin ;Les écrivains, les romanciers,Petits homm’s à l’âm’ d’épiciers,Moisissures (bis)Les généraux, les gouvernants,Sont, comm’ nous les simples manants,Moisissures (bis)Les industriels enrichis,Bourgeois de Deauville ou d’Vichy,Moisissures (bis)Pourquoi tolérons-nous « tout ça » ?Puisque bientôt « tout ça » seraMoisissures (bis)3Pour qu’ la vie soit belleEt’ se renouvelleFaut s’ débarrasserDe tout c’ qui nous fait trépasserUne autre moraleGrand’ment idéaleDevra ’remplacerTout’s celles d’un triste passe ;Pour redresser nos tortsUnissons nos effortsNous serons fortsQuelle que soit notre opinion,Et attendant qu’nous devenions,Moisissures (bis)Prenons possession des palaisDes maitr’s qui sont comm’ leurs valets,Moisissures (bis)Hâtons la décompositionDe ce monde de corruptionMoisissures (bis)Pour que l’soleil luise demain ;Malgré qu’ tout soit dans l’genre humain :Moisissures (bis)
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Moisissures
Clovys
Texte de Clovys (≤ 1925). Sur l’air « Le Cri du Poilu » (1915) de Vincent Scotto (1874-1952).
Publié dans la revue La Muse rouge : nouvelle série, nº 6 [1927].