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Simple avis

Dervieux “L’Abruti”, Jean Célestin


Texte de Jean Célestin Dervieux (≤1906). Sur l’air : « Le Docteur Noir ».


1
Patron, ta machine fracasse
Les bras des meilleurs ouvriers
L’autre jour c’était ma carcasse
Qu’on retirait des cendriers ;
Pour satisfaire à tes caprices
J’ai dû remplir ton coffre-fort
Mais mon bras n’est plus assez fort,
Plus assez fort.
Vois ces nombreuses cicatrices
 
Si tu me pousse au désespoir / Tu peux trembler quand vient le soir. (bis)
 
2
Depuis le temps qu’à l’encre rouge
Tu marquas l’esclave indompté,
Il va, traînant de bouge en bouge
Suivi par ton rire éhonté ;
Partout il offre ss services,
On l’éconduit d’un air moqueur :
Homme sans foi ! Être sans cœur !
Âtre sans cœur !
Exerce tes lâches sévices.
 
Si tu le pousse au désespoir / Tu peux trembler quand vient le soir. (bis)
 
3
Pendant les loisirs du chômage
En un livre il a bouquiné,
Ce n’est ni trop tôt, ni dommage,
Tu l’as bien assez taquiné ?
S’il étudiait du moustique,
Le frêle et perfide instrument
Tu t’enfuirais éperdument
Éperdument,
Tu plaquerais bien ta boutique !
 
Si tu le pousse au désespoir / Tu peux trembler quand vient le soir. (bis)

Paru aussi : J.-F. Gonon. Histoire de la chanson stéphanoise et forezienne depuis son origine jusqu’à notre époque. Saint-Étienne : impr. coop. L’Union typographique, 1906 (p. 405-406).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 97-98).