Peuples, supprimons nos frontières !Le passé fit ces cimetières.Pourquoi des rocs entre nos cœurs ?Sortons enfin de nos ornières ;À bas conquérants et tueurs !Peuples, supprimons nos frontières !Quoi de plus hideux que les guerresOù le tigre seul se complait ?Demandons plutôt à nos mèresQui nous ont donné leur bon lait.Peuples, supprimons nos frontières !Comblons ces vieilles fondrières ;Semons-y la paix et les blés ;L’unité convient aux lumières,Le carnage aux cerveaux troublés.Peuples, supprimons nos frontières !S’il coule entre nous des rivières,Ponts et vapeur les franchiront :Noyons-y toutes nos colères ;Les rois seulement se plaindront.Peuples, supprimons nos frontières !Si nous inscrivons sur nos pierresCe dernier but : fraternité !Gravissons les pentes premières ;Humanisons l’humanité.Peuples, supprimons nos frontières !Division produit misères ;Nous pourrions être unis demain ;Notre globe n’a pas deux terres,Il ne porte qu’un genre humain.Peuples, supprimons nos frontières !Ours, nous vivons dans nos tanières ;Loups, nous vivons dans nos États.Assez ! ni rois, ni prolétaires !Assez, ni prêtres, ni soldats !
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Chant des peuples
Brissac, Henri
Texte d’Henri Brissac (≤1885).
Paru aussi in : L’Insurgé : organe communiste-anarchiste (1885-1885), nº 4 (5-12 avr. 1885).