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Chant révolutionnaire

Armand, E.


Texte de E. Armand (1906). Sur l’air « Le Rhin suisse : les Alpes sont à nous, etc. ».


La terre est à nous et sa richesse immense :
Ses mines et son sol. Et toute la puissance
Recelée en son sein, ô notre mère à tous !…
Jouissez, accapareurs, race avare et stupide,
Nous briserons bientôt votre étreinte cupide.
Ô notre mère à tous ! — Oui à tous, — la terre, elle est à nous.
 
L’usine, elle est à nous. Noir séjour de misère,
Bagne où gémit, courbé, l’esclave prolétaire
Enfin tu vas cesser d’enrichir l’exploiteur !
Du labeur en commun et ressource et fortune,
Alors, tu deviendras possession commune.
Disparu l’exploiteur ! — Oui, ô nous, — l’usine, elle est à nous.
 
À bous la liberté, sans limites, grandiose…
Ardent vœu qu’exprime à peine maint cœur ose :
Plus de maîtres, d’État, de juges, de soldats !
La raison remplaçant la morale éphémère
Et les dogmes vaincus, chassés par la lumière.
Ni maîtres, ni soldats ! — Oui, à nous, — la liberté, à nous.
 
La vie, elle est à nous, la vie intense et libre…
Comprimé trop longtemps qu’un chant éclate et vibre,
Proclamant à la vie de chacun l’entier droit !
Qu’il s’élève, ce chant, menaçant, vers la nue
De l’ère du bonheur, annonçant la venue
À la vie entier droit ! — Oui, à nous, — la vie, elle est à vous.

25 décembre 1906


Paru dans L’Ère nouvelle (1901-1911), nº 44 (fin 1906), p. 41 ; avec l’indication « Moyennant envoi de 0 fr. 15 en timbres-poste, nous expédierons la musique de ce chant. »