Ne soyons pas épris de la gloire des armes,Après avoir semé les ruines, la mort,Aux femmes, aux enfants elle arrache des larmes,Et donne le frisson, à qui songe à leur sort.Des sciences, enfants, des arts, de l’industrie,L’astre qui resplendit partout majestueux,Offre, à quiconque suit ses rayons lumineux.L’entrée, en une gloire exemple de tuerie.Tant que retentiront dans les cités, aux champs,La trompette sonore et les tambours battants,Tant que le cliquetis des armes,Pour les badauds aura des charmes,Au peuple travailleur la fécondante paixNe prodiguera pas ses immenses bienfaits.Si c’est du sang, tyrans, qu’il vous faut boire ;S’il faut du sang pour vous faire rêverAux vains lauriers que procure la gloire,Si dans le sang vous voulez vous laver,Lorsque viendra le joug de la justice,Le sombre jour des suprêmes combats,Pour en verser nous serons dans la liste,Le sang, bourreaux, ne vous manquera pas ?On vous fera le bain que votre cœur désire,Mais ce sera bien le dernier,Où vous assouvirez votre soif de vampires,Après, vous irez au charnier.Et nous, libres, heureux, sans Dieu, ni roi, ni maîtresNous connaîtrons le droit, la paix et le bien-être !
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La Gloire ! : pensées vagabondes
Voglet, Prosper
Texte de Prosper Voglet (≤1889).
Paru aussi dans Le Drapeau noir : organe communiste anarchiste (1889-1889), nº 9 (8 aout 1889).