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Prolétaires debout

anonyme

Texte anonyme (≤1906).

1
Prolétaires de l’univers,
Ilotes des champs, nègres de l’usine ;
Des bourgeois vous êtes les serfs !
Allons debout dressons l’échine.
 
(refrain)
Plus de dieux ni rois.
De codes, de lois,
À bas la bourgeoisie.
Que l’humanité.
Vive en liberté ;
Et vive l’anarchie.
 
2
Esclaves dans les ateliers,
Quand vous n’êtes pas ceux de la patrie
On y meurtrit vos cœurs altiers !
On y exploite votre vie.
 
3
Le patron vit de vos sueurs,
En vous méprisant ainsi que vos familles
Pour lui le fruit de vos labeurs,
À lui le pain blanc et vos filles,
 
4
En tout temps vous mourez de faim
Vos petits enfants, n’ont pas de chemise
Les vieillards mendient leur pain !
Ils vont grelottant sous la bise.
 
5
Resterez-vous toujours les gueux,
Pauvres sans abri vile multitude !
Ne voulez-vous pas être heureux,
En brisant votre servitude
 
6
Courbés par la religion,
Dont les noirs corbeaux voleurs de récolte
Vous prêchent la résignation,
Empêchant vos saines révoltes
 
7
Il est pour nous un rédempteur,
C’est l’affreux spectre de toute monarchie
Qui nous donnera, le bonheur
Cet idéal, c’est l’anarchie.

Paru aussi dans Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 32 (30 septembre 1906).