Au citoyen [Gustave] Mesureur, président du Conseil municipal.
Premier succès du parti ouvrier aux élections municipales en 1880.
Salut ! c’est le vote de classe,Le premier réveil des vaincus,La clé pour sortir de l’impasse,Le programme de Spartacus ;C’est la plèbe que tu fusilles,Féodalité de bourgeois,Qui vient pour raser tes bastilles.Salut ! aux quinze mille voix !Le jeune parti qui s’affirmeVa de l’avant et vote clair,Rejette le louche et l’infirme :C’est la pointe entrant dans la chair.Car il entend, classes oisives,Socialiser à la foisToutes les forces productives.Salut ! aux quinze mille voix !Fils de l’Internationale,Il dit aux bourgeois : C’est rompu !Je ne mets pas ma main loyaleDans l’amalgame corrompu ;Car j’ai la devise suprêmeQue Varlin signait autrefois :« Travailleur, sauve-toi toi-même ! »Salut ! aux quinze mille voix !Il veut, brutal dans sa droiture,Abolir le Salariat,Des dons gratuits de la natureSaisir le Prolétariat,Et résorbant la bourgeoisie,Dégager d’un monde aux aboisBeaux-arts, Science et Poésie.Salut ! aux quinze mille voix !Au nom d’un passé de martyre,Des vaillants, dont le siècle est veuf,Des purs que la justice attire :Flourens, Ferré, Blanqui, Babœuf,Au nom de leur mort rayonnante,Des foules suivant leurs convois,Et de la semaine sanglante :Salut ! aux quinze mille voix !