Dans vos sombres prisons, j’ai lentement vieilli,Captif entre ces murs dont la hauteur écrase,Aussi tristes à voir au sommet qu’à la base ;Dans vos sombres prisons, j’ai lentement vieilli.La haine dans mon cœur longuement a germéAu fond des noirs cachots de votre République,Dont le spectre s’agite en un sursaut comique ;La haine dans mon cœur lentement a germé.Pour lutter contre vous dans les temps à venirJ’en ai fait, sachez-le toute une ample récolte ;Contre vous je veux vivre en constante révolte,Pour arriver plus vite à vous anéantir,
Douai (prison), le 4 aout 1912